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Mort de la journaliste et romancière Claude Sarraute à 95 ans

Claude Sarraute en 2007

Claude Sarraute en 2007 - Valery HACHE / AFP

La journaliste et romancière Claude Sarraute vient de s'éteindre à l'âge de 95 ans, a annoncé sa famille à l'AFP.

La journaliste et romancière Claude Sarraute vient de s'éteindre à l'âge de 95 ans, a annoncé son fils Martin Tzara à l'AFP.

Chroniqueuse au Monde pendant 35 ans, Claude Sarraute était également connue du grand public pour sa participation aux Grosses têtes de Philippe Bouvard sur RTL et aux l'émission de Laurent Ruquier, On a tout essayé sur France 2 et On va s'gêner sur Europe 1. Pour beaucoup de téléspectateurs elle restera la mamie indigne, faussement ingénue, qui imposait son sens du burlesque sur les plateaux.

Née en 1927 à Paris, Claude Sarraute était la fille de Nathalie Sarraute, grande figure du Nouveau roman, disparue en 1999.

"Une gaieté indélébile"

L'environnement intellectuel et sérieux dans lequel elle a grandi ne l'a pas empêché d'avoir le goût du rire.

"J'ai fait rire ma mère jusqu'à 99 ans. J'étais d'une gaieté indélébile. Avec une femme pareille, c'était ma seule chance de m'en sortir, non ? (...). Nous comparer, c'est comparer A la recherche du temps perdu et Pif le Chien. Pour elle, ce qui comptait, c'est que je travaillais dans un journal comme Le Monde", notait-elle à Libération.

Licenciée d'anglais, elle fait un peu de théâtre avant de se lancer dans le journalisme, collaborant au Sunday Express. En 1952, elle commence à écrire au Monde. Elle y restera 35 ans, à la rubrique "Spectacles" puis "Télévision" et enfin en signant un billet insolent en dernière page, intitulé "Sur le vif" (chroniques réunies dans le recueil "Dites donc !").

"Clowneries"

Elle rejoint, au début des années 90, "la bande à Ruquier". A l'inverse de beaucoup de femmes de son âge, elle ne cherchait pas à se rajeunir:

"J'ai tout plein de rides mais ce n'est pas un problème" pour passer à la télé, assurait-elle en disant lutter "contre le jeunisme et le racisme antivieux".

Elle ajoutait avec malice que "son âge, c'est son fonds de commerce".

Claude Sarraute a longtemps tenu une chronique à Psychologies magazine et a écrit plusieurs romans, qu'elle qualifiait de "clowneries", comme pour s'excuser de ne pas être au niveau de sa mère.

Parmi ses livres, figurent "Allô, Lolotte, c'est Coco", "Ah ! l'amour, toujours l'amour", "Sarraute, la nana de l'année", "Papa qui ?", "Dis, est-ce que tu m'aimes?", "Dis voir, Maminette..." ou "Belle belle belle". Ignorant le vouvoiement, elle écrivait en style parlé, prônant une futilité qui visait à dire l'essentiel.

Claude Sarraute, qui se voyait vivre aussi longtemps que sa mère tant admirée, disait en 2014: "Sur le plan physique, tout va bien... Les ennuis de santé, on a eu le temps de s'y habituer! Et merci aussi les progrès de la médecine! A mon âge, on est rafistolé pour tenir le plus longtemps possible".

Elle a longtemps été mariée au philosophe, essayiste et journaliste, l'académicien Jean-François Revel, mort en 2006. Elle était la mère du journaliste sportif Martin Tzara et de Nicolas Revel, à la tête de l'AP-HP.

M. R. avec AFP