Mohamed Mbougar Sarr, Goncourt 2021, ne veut pas "devenir un symbole"

Inconnu du grand public aussi bien en France qu'au Sénégal, Mohamed Mbougar Sarr est le premier écrivain d'Afrique subsaharienne à être sacré par le plus prestigieux des prix littéraires français.

L'écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, prix Goncourt 2021 pour La Plus secrète mémoire des hommes (ed. Philippe Rey), a confié ce jeudi 4 novembre sur France Inter ne pas vouloir devenir un symbole après l'attribution du plus prestigieux des prix littéraires français.

"Je ne m'en fous pas nécessairement, pour des personnes qui ont besoin de trouver des symboles, parce que ça peut être utile pour certains d'avoir des symboles, des figures qui les représentent. Mais ce n'est pas ce que je cherche, évidemment", confie-t-il à Léa Salamé.

"Je suis un écrivain", ajoute le jeune homme de 31 ans. "[Lisez le livre], vous verrez autre chose au-delà du symbole. On est dans une période tellement agitée, complexe, qu'évidemment on ne peut pas ignorer la question des symboles si elle est utilisée à bon escient. Les symboles sont toujours je pense aussi construits par ceux qui veulent les voir, les trouver et leur donner du sens. Et ça m'échappe d'une certaine façon."

Une "magnifique consécration"

Le président sénégalais Macky Sall a salué cette récompense comme une "magnifique consécration qui illustre la tradition d'excellence des hommes et femmes de lettres sénégalais." "Tellement plaisant et tellement beau de voir quelqu'un qui excelle dans son domaine. Merci d'avoir hissé le drapeau tout haut", a tweeté de son côté le musicien sénégalais Youssou N'Dour, ancien ministre de la Culture (2012-2013).

Inconnu du grand public aussi bien en France qu'au Sénégal, Mohamed Mbougar Sarr est le premier écrivain d'Afrique subsaharienne à être consacré par le plus prestigieux des prix littéraires. Il a obtenu 6 voix au premier tour, a indiqué Philippe Claudel, secrétaire général du Goncourt, au restaurant Drouant, à Paris. La Plus secrète mémoire des hommes s'inspire du destin maudit de l'écrivain malien Yambo Oulologuem.

https://twitter.com/J_Lachasse Jérôme Lachasse avec AFP Journaliste BFMTV