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Miss. Tic, figure du street art parisien, est morte à 66 ans

Miss. Tic dans son studio à Paris, le 31 janvier 2006

Miss. Tic dans son studio à Paris, le 31 janvier 2006 - Bertrand Guay - AFP

La famille de la street-artiste parisienne a annoncé sa mort ce dimanche. Ses silhouettes féminines au pochoir lui ont ouvert les portes de la mode et de musées internationaux.

Miss. Tic, figure parisienne du street art connue pour ses silhouettes de femmes brunes, sexy et poétiques graffées au pochoir sur les murs de la capitale notamment, est morte dimanche de maladie à l'âge de 66 ans, a annoncé sa famille à l'AFP.

Née d'un père immigré tunisien et d'une mère normande, Radhia Novat, de son vrai nom, commence à imprimer son art en 1985 dans les rues de la Butte-Montmartre - où elle a grandi -, du Marais, de Montorgueil et de la Butte-aux-Cailles, après un séjour aux États-Unis.

"Je venais du théâtre de rue, j'aimais cette idée de l'art dans la rue", expliquait en 2011 à l'AFP cette plasticienne, au teint mat et à la belle chevelure noire, comme ses héroïnes. "Je me suis dit d'abord: 'Je vais écrire des poèmes'. Puis: 'Il faut des images' avec les poèmes. J'ai commencé par des autoportraits, puis j'ai continué vers les autres femmes", ajoutait celle qui accompagnait ses pochoirs de légendes incisives comme "J'enfile l'art mur pour bombarder des mots coeurs".

La gloire après les démêlés judiciaires

Régulièrement exposée depuis 1986 en France comme à l'étranger, Miss. Tic, dont le pseudonyme vient du personnage Miss Tick, la sorcière de la Bande à Picsou créée par Carl Barks pour Disney, connait de longues année de galère et d'ennuis avec la justice, le tag ou le pochoir étant considérés comme une détérioration de biens.

Elle est par exemple arrêtée en 1997 mais finit par attirer l'attention des grandes marques dans les années 2000, notamment dans le milieu de la mode (Kenzo, Louis Vuitton).

En 2007, elle signe l'affiche du film La fille coupée en deux, de Claude Chabrol, tandis que La Poste produit des timbres inspirés de ses pochoirs en 2011. Certaines de ses oeuvres ont été acquises par le Victoria and Albert Museum, à Londres, et le Fonds d'art contemporain de la Ville de Paris, rappelle son site internet.

B.P. avec AFP