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Les crèmes solaires sont-elles vraiment efficaces ?

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La crème solaire est l'un des produits indispensables au kit du vacancier. Mais peut-on vraiment se fier à l'indice de protection figurant sur l'emballage ? Certaines crèmes seraient bien moins efficaces qu'annoncé.

Selon une étude publiée mardi dans le quotidien Libération, « 25 à 30% des produits ont un indice de protection inférieur à celui affiché sur l'emballage ». Laurence Coiffard, professeur de pharmacie à l'université de Nantes, a testé dans son laboratoire un échantillon de 200 produits commercialisés dans les parapharmacies ou les grandes surfaces.

« Des dégâts cellulaire au niveau de la peau »

Selon cette spécialiste des cosmétiques, « si un consommateur achète une de ces crèmes-là, il a un danger de surexposition puisqu’il se croit protégé à hauteur de 50+ et qu’en fait ce n’est pas un 50+, il aura des dégâts cellulaires au niveau de sa peau. L’intérêt pour un industriel d’avoir un indice surestimé, c’est qu’il met moins de filtre dans sa préparation, or c’est justement le filtre qui coûte cher ».

In vitro contre in vivo

En face, les fabricants de protections solaires contestent ces résultats. Ils mettent en cause la méthode utilisée. L'équipe nantaise travaille avec une méthode in vitro, réalisée en laboratoire dans des conditions contrôlées, mais qui n'est pas encore reconnue par la réglementation. L'industrie ne jure, elle, que par les tests in vivo, réalisés en irradiant les dos de volontaires rémunérés avec des rayons ultra-violets, et en mesurant délai d'apparition d'un érythème, autrement dit d'un coup de soleil.

« Ces tests ne sont pas valables »

A la Fédération des entreprises de la beauté, Anne Dux réfute la véracité de ces tests, selon elle « pas valables. Il n’y a pas de différence entre l’indice indiqué sur le flacon et la crème qui s’applique sur la peau. Quand le consommateur achète un produit qui a un indice de protection de 50, il s’appliquera de la crème avec un indice de protection 50. D’autant que, quand on a un coup de soleil, c’est qu’on s’est exposé entre 12 et 16h ou qu’on ne s’est pas protégé. Ce n'est pas à cause de la qualité du produit ».

« Pour bien se protéger, il faut l’équivalent d’une balle de tennis »

Malgré la volonté des industriels de rassurer les consommateurs, la dermatologue Catherine Oliveres Ghouti appelle à se méfier des indices de protection affichés sur les flacons : « Quand on détermine cet indice, on met 2 milligrammes de crème par centimètre carré. Ce qui veut dire que pour vous protéger et respecter l’indice, il faudrait mettre à chaque application l’équivalent d’une balle de tennis. Personne ne met la quantité nécessaire ».

La Rédaction avec Emma Sarango