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"Le mot tzigane fait peur": le cirque Romanès en danger, son fondateur déplore un "racisme montant"

Alexandre Romanès, fondateur du cirque Romanès

Alexandre Romanès, fondateur du cirque Romanès - JOEL SAGET / AFP

En raison d'importantes difficultés financières, le cirque va devoir démonter son chapiteau Porte Maillot. Il présentera son dernier spectacle parisien le 30 juin prochain.

Chaque hiver, le cirque Romanès, considéré comme le dernier cirque tzigane au monde, s'installe porte Maillot, à Paris, pour un spectacle mêlant acrobaties, musique tziganes, chants, danses et poésie. En raison d'importantes difficultés financières, le cirque va néanmoins devoir démonter son chapiteau. Il présentera son dernier spectacle parisien le 30 juin prochain. 

"Nous ferons notre spectacle habituel", explique sur BFM Paris, Alexandre Romanès, fondateur du cirque du même nom. Fier de son offre et de sa troupe, composée de ses filles, de son fils et de quelques cousins, il explique: "On nous considère comme le cirque le plus poétique. Dans notre spectacle, sans animaux sauf le chat de ma fille, on enlève toutes les conventions habituelles. Nos femmes ont des jupes longues mais on ne porte pas de costumes. On a notre belle musique, tzigane. On fait des choses que les autres ne font pas."

Des difficultés à trouver des villes pour les accueillir

Alexandre Romanès impute ses difficultés financières au climat actuel, entre crise des gilets jaunes qui, selon lui, décourage le public de se rendre jusqu'au chapiteau situé près des Champs-Elysées, et "un racisme de plus en plus important." 

Quand il n'est pas à Paris, le cirque tourne en effet dans toute la France. Mais depuis plusieurs années, trouver des villes prêtes à les accueillir est de plus en plus difficile. 

"On n'a pas d'animaux. On est une petite structure, avec seulement huit caravanes. Pourtant les municipalités nous disent qu'on ne peut pas venir", déplore Alexandre Romanès. Pour lui, une seule explication: "le mot tzigane fait peur."

Son objectif, à travers son spectacle: changer les mentalités. "Quand on arrive dans une ville, les gens sont hostiles. Et quand il est temps de s'en aller, on ne veut plus qu'on parte", sourit-il. "On ne va pas changer le monde. Mais au moins, quand les gens sortent du cirque Romanès, ils sortent avec un autre état d'esprit."

Cyrielle Cabot