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Le maître du polar noir Franck Thilliez, de retour avec "1991"

Les lecteurs assidus du maître du thriller y retrouveront son personnage fétiche, Sharko, dans sa toute première enquête.

Les amateurs de polar ont rendez-vous avec leur libraire. Franck Thilliez, l'un des maîtres français du genre, publie ce jeudi un nouveau roman à suspense: 1991 (Fleuve noir), qui comme son titre l'indique se déroule au début des années 1990.

Les lecteurs assidus du romancier y retrouveront le personnage de Sharko, l'enquêteur fétiche de Franck Thilliez, né dans le premier livre de celui qui n'était alors qu'ingénieur, Train d'enfer pour ange rouge (2004). Cette fois, l'auteur raconte la toute première enquête de son personnage au sein du 36 quai des Orfèvres. Le policier a 30 ans, et intègre la police judiciaire alors en pleine mutation:

"Pour la police, c'est une année de transition", explique-t-il à BFMTV. "Les ordinateurs viennent d'arriver mais ils sont encore dans les cartons. C'est ce que je voulais retrouver: les policiers d'avant, quand ils travaillaient à l'ancienne, sans ordinateurs, sans téléphones portables (...) avec de vieilles méthodes qui fonctionnaient, puisqu'on réussissait quand même à résoudre des affaires."

Retrouver "une certaine lenteur"

Un saut dans le temps pour retrouver une époque peuplée de machines à écrire, de Minitel et de papier carbone, quand la recherche ADN en était à ses débuts. "Quand on écrit des romans policiers, face à une scène de crime, on doit gérer les téléphones portables, fouiller dans l'ordinateur de la victime toute sa vie numérique, et je ne trouve pas ça très romanesque", analyse Franck Thilliez:

"(En 1991), il y avait une certaine lenteur dans les enquêtes policières et j'ai trouvé cette lenteur vraiment jouissive dans l'écriture. En même temps, il fallait donner du rythme parce que j'écris du thriller. C'était un vrai défi, mais je me suis beaucoup amusé à écrire ce livre."

170.000 exemplaires tirés

Entre violences sexuelles, vaudou, tortures, perversions et morts violentes, 1991 n'est pas pour plaire à tous les publics. Franck Thilliez voulait justement mettre son personnage en scène dans ses premières rencontres avec les difficultés du travail de policier:

"J'avais envie de retrouver un Sharko dans l'énergie de la jeunesse, qui en veut, qui est aussi un peu naïf, parce qu'il pense que le 36 quai des Orfèvres, c'est tout ce qu'il souhaite, alors qu'il va être confronté à une violence très crue dès le début", explique-t-il à l'AFP. "Et il va se dire: est-ce que je suis fait pour ce métier? Parce qu'il est confronté à ce qu'il y a de pire en l'être humain".

1991 fait l'objet d'un tirage exceptionnel de 170.000 exemplaires - un chiffre qui s'impose, lorsqu'on est le quatrième auteur français le plus vendu.

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV