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Culture

Le Goncourt 2017 décerné à Eric Vuillard

C'est Eric Vuillard, auteur de L'ordre du jour, qui remporte ce lundi 6 novembre, le prix Goncourt.

Eric Vuillard, 49 ans, auteur de L'ordre du jour est lauréat du Goncourt 2017.

Éric Vuillard faisait un peu figure d'exception dans la sélection du Goncourt. Il est le seul à ne pas avoir été publié à la rentrée.

Sorti au printemps, son court récit retrace de façon saisissante l'arrivée au pouvoir d'Hitler, raconte l'Anschluss et dissèque le soutien sans faille des industriels allemands à la machine de guerre nazie.

Quatre finalistes

Ils étaient quatre finalistes. Deux femmes et deux hommes. Une parité, fait du seul hasard, selon le jury du Goncourt. "On ne choisit pas en fonction du sexe ou de l'origine de l'auteur. On décide en fonction du livre. C'est la seule chose qui compte", rappelait Bernard Pivot, lors de la récente Foire du livre de Francfort.

Le prix Goncourt est doté d'un chèque de dix euros, mais l'enjeu est autrement plus important. Un roman primé s'écoule, selon les cas, de 200.000 à 500.000 exemplaires.

L'écrivain de 49 ans a une façon unique de se glisser dans les coulisses de l'Histoire pour donner à ses lecteurs une autre grille de lecture d'événements a priori archi connus. Après la chute de l'empire Inca (Conquistadors, 2009), la conquête coloniale (Congo, 2012) et la Révolution française (14 juillet, 2016), L'ordre du jour est l'occasion de revisiter l'arrivée au pouvoir des nazis.

"Cohabiter avec Mengele"

Le prix Renaudot, décerné également ce lundi, a été attribué à Olivier Guez pour La disparition de Josef Mengele.

Pour parler du docteur Mengele, un "sale type", connu pour ses expériences sur les jumeaux qu'il sélectionnait sur la rampe des chambres à gaz, "il n'était pas question de faire de la métaphore", confiait récemment à l'AFP l'écrivain et scénariste âgé de 43 ans.

Trois ans d'écriture et de recherches, notamment au Brésil - où Guez a retrouvé la ferme où Mengele s'était terré -, ont été nécessaires pour aboutir à La disparition de Josef Mengele.

Se coltiner "personnage abject et médiocre" n'a pas été une sinécure. "Ça a été compliqué de cohabiter avec Mengele. Mais à un moment il faut monter sur le ring. L'affronter".

M.R. avec AFP