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Culture

Le Festival de Cannes a résisté à la crise

Selon son délégué général, Thierry Frémaux, le Festival de Cannes, dont la 64e édition s'ouvre mercredi soir, a plutôt bien résisté aux années de crise et semble le témoin cette année d'un renouveau du cinéma. /Photo prise le 10 mai 2010/REUTERS/Vincent K

Selon son délégué général, Thierry Frémaux, le Festival de Cannes, dont la 64e édition s'ouvre mercredi soir, a plutôt bien résisté aux années de crise et semble le témoin cette année d'un renouveau du cinéma. /Photo prise le 10 mai 2010/REUTERS/Vincent K - -

Le Festival de Cannes, qui s'ouvre mercredi soir, a plutôt bien résisté aux années de crise et semble le témoin cette année d'un renouveau du cinéma, estime son délégué général, Thierry Frémaux.

Ce 64e Festival de Cannes s'ouvre dans un climat plus apaisé que l'an passé: pas de polémique apparente autour de certains films, pas de météo capricieuse, pas de désenchantement avant l'heure. La presse a même un a priori plutôt positif.

Dans un entretien à Reuters, Thierry Frémaux s'est employé à relativiser l'impact des années difficiles liées à la crise financière mondiale des années 2008-2009.

"Contrairement à d'autres festivals, le Festival de Cannes n'a pas souffert institutionnellement de la crise", dit-il.

La situation est toutefois délicate en termes d'image pour une manifestation symbole à la fois de cinéphilie mais aussi de glamour et de clinquant.

"Comment peut-on monter un tapis rouge alors que le monde va mal ?", dit le délégué général, pour résumer la problématique.

Sur le terrain purement cinématographique, Thierry Frémaux avait observé l'an passé "une baisse du niveau de qualité requis pour postuler à Cannes mais aussi un peu partout, des sociétés de production, de distribution, de ventes qui souffraient".

Le millésime 2011 devrait être moins pollué par l'atmosphère ambiante.

"Cette année, on a vu, non seulement dans les chiffres mais dans l'esprit général, les prémisses de ce qui pourrait, restons au conditionnel, être le début d'une sortie de crise", observe Thierry Frémaux.

Ce mieux est aussi économique comme en témoigne le Marché du film où les accréditations, payantes, sont en hausse, tandis que les réservations ont fait le plein plus tôt que l'an passé.

Plus de 10.000 participants sont attendus, soit une croissance de plus de 5% sur l'année 2010, qui avait subi une baisse de la participation de 2%.

PUISSANCE CANNOISE

Il se révèle aussi par "des choses plus impalpables comme la capacité à attirer gros et petits sponsors. Les trois grands hôtels sont pleins depuis une semaine. C'est un Festival où on sent qu'il y aura beaucoup de monde", observe Thierry Frémaux.

La diversité, géographique, générationnelle et stylistique est la marque de fabrique de cette 64e édition. Les deux premières puissances économiques de la planète y sont discrètes, au moins dans la course à la Palme d'or.

Les Etats-Unis, comme l'an passé, n'ont qu'un seul film en compétition. La Chine, présente et honorée dans les années 1990 et au début des années 2000, brille par son absence.

"On attend toujours de la Chine qu'elle soit une puissance cannoise - en termes de présence en sélection - comme récemment la Corée, le Mexique ou la Roumanie le sont devenues", dit le délégué général du Festival.

Quant aux Etats-Unis, ils vivent selon lui depuis trente ans une frénésie de production de films pour adolescents et produisent des oeuvres à visée purement commerciale.

"Le cinéma américain est dans une situation où il a favorisé un certain type de cinéma et moi un autre", ajoute-t-il.

Peu représenté dans la compétition seule, le cinéma américain est toutefois très présent dans les sections non compétitives de la Sélection officielle et dans les suites des grands hôtels de la Croisette, pour faire des affaires.

"Les studios sont de retour, les professionnels américains, les agents, les studios, ils sont partout dans les hôtels", conclut Thierry Frémaux.