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Culture

Le Femina boycotte le Meurice

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- - Fred Dufour - AFP

Le jury du Femina a décidé de ne plus attribuer son prix littéraire à l'hôtel Meurice, car le sultan de Brunei, propriétaire de l'établissement, prône l'entrée en vigueur de la charia dans le sultanat.

Le prix Femina ne sera pas remis à l'hôtel Meurice. Le jury du prix littéraire a en effet décidé de boycotter l'établissement, propriété du sultan de Brunei, qui prône l'instauration progressive de la charia dans son pays.

"Après les déclarations du sultan de Brunei, propriétaire de l'hôtel Meurice, qui réclame pour ses sujets le rétablissement de la charia, le jury Femina, abandonnant le Meurice, a décidé de revenir pour décerner ses prix, le 3 novembre, au Cercle Interallié", écrivent les jurées dans un communiqué.

Le jury du Femina, entièrement composé de femmes, avait siégé au Cercle Interallié, rue du faubourg Saint-Honoré, de 1980 à 1994, avant de déménager à l'hôtel de Crillon, actuellement en travaux.

Côté littérature, les jurées ont dévoilé mercredi soir leur première sélection de 13 romans français et 14 romans étrangers.

Amputation, flagellation, lapidation

Le puissant dirigeant de Brunei a annoncé le 30 avril l'entrée en vigueur progressive de la loi islamique dans le richissime petit sultanat situé sur l'île de Bornéo. La nouvelle législation prévoit, à mesure de son entrée en vigueur, l'amputation de membres pour les voleurs, la flagellation pour la consommation d'alcool ou l'avortement, ainsi que la lapidation pour divers crimes.

La Dorchester Collection, propriété du sultanat de Brunei, comprend dix hôtels de prestige dont le Plaza Athénée et le Meurice à Paris, ou le Dorchester à Londres.

Le groupe de luxe Kering et plusieurs personnalités ont déjà décidé de boycotter ces hôtels. Le patron de Virgin, le milliardaire britannique Richard Branson, ou encore la redoutée rédactrice en chef de Vogue aux Etats-Unis, Anna Wintour, sont aussi montés au créneau.

L'islam est religion officielle au Brunei. Ses habitants sont musulmans aux deux tiers, avec une forte présence bouddhiste (13%) et chrétienne (10%).

M. R. avec AFP