Le chirurgien de Johnny se défend de tout manquement

PARIS (Reuters) - Le chirurgien de Johnny Hallyday se défend de tout manquement dans l'opération qu'il a pratiquée sur le chanteur, après la publication d'extraits d'un rapport sur les problèmes de santé de la star.

Dans un entretien au Parisien, Stéphane Delajoux qualifie de "déformation scandaleuse" les informations du Journal du Dimanche, selon lesquelles ce pré-rapport l'accablerait.

Johnny Hallyday a connu fin 2009 des complications médicales qui ont failli lui coûter la vie, après avoir été opéré d'une hernie discale, ce qui a entraîné l'annulation de sa tournée.

Les conclusions du pré-rapport "me sont très favorables", déclare Stéphane Delajoux, "les experts écrivent qu'il fallait opérer Johnny, que mon intervention s'est très bien déroulée et que c'est à elle qu'il doit sa guérison".

"J'ai lu hier dans la presse que ce rapport était censé 'm'accabler'. C'est une déformation scandaleuse", ajoute-t-il.

Selon le chirurgien, "il est clair que, dans l'entourage de Johnny, des personnes veulent me faire porter le chapeau de l'annulation de sa tournée". "C'est d'autant plus facile que je suis tenu par le secret médical, ce qui m'empêche, pour l'instant, de m'exprimer pleinement", ajoute-t-il.

Les docteurs Bertrand Gachot et Marc Tadié, respectivement neurochirurgien et infectiologue, ont été chargés fin décembre par la justice de mener une expertise.

LES EXPERTS PARLENT BIEN DE MANQUEMENTS

Selon les extraits de leur rapport publiés par le JDD, Stéphane Delajoux a omis d'informer Johnny Hallyday d'une brèche dans la membrane protégeant son cerveau et sa moelle épinière, qui a provoqué des pertes de liquide céphalo-rachidien.

Les deux experts estiment en outre que le chirurgien a laissé le chanteur âgé de 66 ans quitter beaucoup trop tôt la clinique où il l'avait opéré, compte tenu de cette complication.

"La prise en charge de la fuite de liquide céphalo-rachidien (LCR) n'a pas été conforme aux règles de l'art et aux données acquise par la science, et l'information du patient (a été) insuffisante", écrivent les deux spécialistes.

"Les manquements relevés à l'encontre du Dr Delajoux ont généré une perte de chance d'éviter la fuite de LCR, et donc l'infection, estimée à 75%", concluent-ils, selon le JDD.

Johnny Hallyday avait été admis le 7 décembre 2009 à l'hôpital Cedars-Sinaï de Los Angeles, deux semaines après l'intervention du Dr Delajoux, et avait dû être à nouveau opéré puis placé en coma artificiel.

Les assureurs pourraient se retourner contre Stéphane Delajoux s'il était tenu responsable des problèmes de santé du chanteur. La facture de l'annulation est de plusieurs dizaines de millions d'euros.

Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse