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Le célèbre écrivain italien Umberto Eco est mort

L'auteur italien Umberto Eco le 12 mai 2015 à Paris

L'auteur italien Umberto Eco le 12 mai 2015 à Paris - FRANCOIS GUILLOT, AFP/Archives

Grand intellectuel italien, l'écrivain Umberto Eco, décédé dans la nuit de vendredi à samedi à l'âge de 84 ans, était un universitaire, linguiste et philosophe, qui a connu la gloire mondiale avec un thriller médiéval et érudit, "Le Nom de la rose".

L'auteur du célèbre roman "Le nom de la rose", est décédé à l'âge de 84 ans, ont annoncé dans la nuit de vendredi à samedi plusieurs médias italiens.

L'écrivain italien Umberto Ecoest décédé vendredi soir à son domicile, indique sur son site internet le quotidien La Repubblica qui a contacté sa famille. L'écrivain souffrait d'un cancer depuis longtemps.

Grand intellectuel italien, linguiste et philosophe, il a connu la gloire mondiale avec son thriller médiéval et érudit, Le Nom de la rose. Ce philosophe de formation, célébré sur le tard alors qu'il approchait de la cinquantaine, a réussi un coup de maître avec son premier roman publié en 1980, qui s'est vendu à plusieurs millions d'exemplaires et a été traduit en 43 langues.

Il a été adapté au cinéma en 1986 par le Français Jean-Jacques Annaud avec Sean Connery dans le rôle du frère Guillaume de Baskerville, l'ex-inquisiteur chargé d'enquêter sur la mort suspecte d'un moine dans une abbaye du nord de l'Italie.

Truffé de latin, le polar de ce sémiologue de renom à la rondeur affable a même été la cible d'éditions pirate, notamment en arabe sous le titre "Sexe au couvent"....

Ce petit-fils d'éditeur issu de la petite bourgeoisie, a raconté avoir commencé à écrire dès l'âge de dix ans des histoires dont il réalisait lui-même l'édition.

Né à Alessandria (nord de l'Italie) le 5 janvier 1932, il a étudié la philosophie à l'Université de Turin et consacré sa thèse au "problème esthétique chez Thomas d'Aquin". Ce spécialiste de l'histoire médiévale, qui a traduit Nerval en italien et qui connaissait par coeur Cyrano de Bergerac, a aussi travaillé pour la radio-télévision publique italienne Rai, l'occasion pour lui d'étudier le traitement de la culture par les médias.

Polyglotte, marié à une Allemande, Eco a enseigné dans plusieurs universités, en particulier à Bologne (nord) où il a occupé la chaire de sémiotique jusqu'en octobre 2007, date à laquelle il a pris sa retraite. Umberto Eco a expliqué s'être mis sur le tard à la fiction car "il considérait l'écriture romanesque comme un jeu d'enfant qu'il ne prenait pas au sérieux".

Après "le Nom de la rose", il a notamment offert à ses lecteurs "Le Pendule de Foucault" (1988), "L'île du jour d'avant" (1994) et "La mystérieuse flamme de la reine Loana (2004)". Son dernier roman, "Numéro zéro", publié en 2014 est un polar contemporain centré sur le monde de la presse.

Homme de gauche

Homme de gauche, Umberto Eco n'avait rien de l'écrivain enfermé dans sa tour d'ivoire et ce joueur de clarinette écrivait régulièrement pour l'hebdomadaire L'Espresso.

Après la victoire aux élections législatives de Silvio Berlusconi en 2008, il avait consacré un article au retour de l'esprit des années 40, regrettant d'"entendre des discours semblables à ceux sur 'la défense de la race' qui n'attaquaient pas seulement les Juifs, mais aussi les Tziganes, les Marocains et les étrangers en général".

Son dernier combat l'a mené aux côtés d'autres écrivains, dont Sandro Veronesi (Chaos calme), pour protéger le pluralisme de l'édition en Italie après le rachat de RCS Libri par Mondadori, propriété de la famille Berlusconi.

Umberto Eco a rejoint avec d'autres auteurs une nouvelle maison d'édition, baptisée "La nave di Teseo" (le bateau de Thésée, le mythique roi d'Athènes), dirigée par Elisabetta Sgarbi, ancienne directrice éditoriale de Bompiani, fleuron du groupe RCS, éditeur en Italie d'Umberto Eco mais aussi du Français Michel Houellebecq.

la rédaction avec AFP