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Le 64e Festival de Cannes suscite de grandes espérances

Préparatifs pour le 64e Festival de Cannes qui s'ouvre mercredi. De l'avis des organisateurs comme des critiques, l'édition de cette année se présente sous les meilleurs auspices avec une sélection qui brille par son éclectisme. /Photo prise le 9 mai 2011

Préparatifs pour le 64e Festival de Cannes qui s'ouvre mercredi. De l'avis des organisateurs comme des critiques, l'édition de cette année se présente sous les meilleurs auspices avec une sélection qui brille par son éclectisme. /Photo prise le 9 mai 2011 - -

Le 64e Festival de Cannes, qui s'ouvre ce mercredi soir, se présente sous les meilleurs auspices, de l'avis des organisateurs comme des critiques, qui attendent beaucoup d'une sélection qui brille par son éclectisme.

Composée d'une cinquantaine de longs métrages, la sélection officielle du Festival de Cannes déploiera cette année encore ses fastes et ses charmes douze jours durant, avec comme point d'orgue la toujours convoitée Palme d'or remise le 22 mai par un jury présidé par Robert De Niro et qui compte dans ses rangs Uma Thurman et Jude Law, un bon point pour le "glamour" de l'édition.

Brad Pitt, Angelina Jolie, Penelope Cruz, Johnny Depp, Sean Penn et Woody Allen, entre autres, seront là aussi pour assurer le succès des traditionnelles montées des marches d'un palais superbement mis en valeur par les jambes de Faye Dunaway, qui ornent l'affiche officielle.
"Il y a un 'buzz' très favorable, une attente très impatiente, très bienveillante. Il y a le sentiment général que cette année ça va être très bien", a confié lundi à Reuters le délégué général du Festival, Thierry Frémaux. "Du coup, la bienveillance crée de l'impatience, l'impatience crée de l'espérance et l'espérance crée de la déception... ou pas. Le risque sera de voir les gens dresser un bilan du Festival après trois jours", ajoute-t-il. Justin Chang, de la revue américaine Variety, juge la sélection d'un "éclectisme séduisant" et que "la grande dame des festivals du film internationaux tend à évoluer dans un sens plus audacieux et ouvert".

Johnny Depp et Penelope Cruz

"C'est la sélection la plus relevée depuis bien longtemps", affirme le critique Mark Cousins, un habitué de la Croisette. "Le plus attendu c'est le Malick", ajoute-t-il.
"The Tree of Life", dernière oeuvre du rare Terrence Malick, avec Brad Pitt et Sean Penn, est l'un des 20 films à briguer la Palme d'or cette année. C'est également le seul film américain en compétition, comme ce fut aussi le cas l'an passé.

Les autres Américains sont à chercher ailleurs dans la sélection officielle. Woody Allen ouvrira le Festival avec "Minuit à Paris", où apparaît notamment la "First Lady" française Carla Bruni-Sarkozy, et un autre Américain, Gus Van Sant, Palme d'or en 2003 avec "Elephant", fera celle de la section "Un Certain Regard" avec "Restless".
Johnny Depp et Penelope Cruz fouleront le tapis rouge pour "Pirate des Caraïbes: la Fontaine de Jouvence". Présents aussi Jodie Foster, réalisatrice de "Le complexe du Castor", et son acteur principal Mel Gibson.

La compétition accueille deux premiers films, de l'Anglaise Julia Leigh et de l'Autrichien Markus Schleinzer, qui en découdront avec des grands noms tels que Lars Von Trier, les frères Jean-Pierre et Luc Dardenne, deux fois 'palmés,' Pedro Almodovar ou encore Aki Kaurismäki.
"Ce qui séduit cette année, c'est précisément la confrontation entre les talents confirmés et les jeunes découvertes et on est peut-être là au coeur de la mission cannoise", rappelle Thierry Frémaux.

Jean-Paul Belmondo et Jafar Panahi

Deux films de genre - "Hara Kiri: Death of a Samurai", du Japonais Takashi Miike et "Drive", du Danois Nicolas Winding Refn - et deux comédies - "The Artist", du Français Michel Hazanavicius, dernier entré dans la compétition, et "Habemus Papam", de l'Italien Nanni Moretti - seront à suivre de près.

Mais c'est hors compétition qu'il faut aller chercher le film qui suscite le plus de bruit, au moins en France. En retraçant dans "La conquête" l'ascension au pouvoir de Nicolas Sarkozy, le cinéaste Xavier Durringer fait du neuf, le cinéma français n'étant guère versé dans la satire politique, surtout du vivant d'un président en exercice.
Hors compétition toujours, un autre film français, "L'exercice de l'Etat", de Pierre Schoeller, est une autre façon d'aborder l'étude du pouvoir par la fiction.

L'incarcération du cinéaste iranien Jafar Panahi avait marqué le Festival de 2010. L'édition de 2011 ne l'oublie pas: Jafar Panahi et son compatriote Mohammad Rasoulof, condamnés à la prison et interdits d'exercer leur art, seront présents au travers de deux films "réalisés dans des conditions semi-clandestines", disent les organisateurs du Festival.

Au chapitre festif, le Festival consacrera à l'acteur Jean-Paul Belmondo une soirée spéciale le 17 mai et décernera au cinéaste italien Bernardo Bertolucci une Palme d'or d'honneur le jour de l'ouverture, mercredi. "Cette reconnaissance sera attribuée à un réalisateur important, dont l'oeuvre fait autorité mais qui n'a jamais obtenu la Palme d'or", explique le Festival.

REUTERS