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La Vénus hottentote d'Abdellatif Kechiche impressionne à Venise

Yahima Torres et Olivier Gourmet, qui font partie de la distribution de "Venus noire", d'Abdellatif Kechiche. Ce film inspiré de l'histoire de la "Vénus hottentote", projeté mercredi en compétition à Venise, a fait impression sur les festivaliers. /Photo

Yahima Torres et Olivier Gourmet, qui font partie de la distribution de "Venus noire", d'Abdellatif Kechiche. Ce film inspiré de l'histoire de la "Vénus hottentote", projeté mercredi en compétition à Venise, a fait impression sur les festivaliers. /Photo - -

VENISE (Reuters) - Projeté mercredi en compétition à Venise, "Vénus noire", le film du réalisateur français Abdelattif Kechiche inspiré de la...

VENISE (Reuters) - Projeté mercredi en compétition à Venise, "Vénus noire", le film du réalisateur français Abdelattif Kechiche inspiré de la "Vénus hottentote", a fait impression sur les festivaliers.

L'histoire est celle de Saartjie Baartman, une femme née dans l'actuelle Afrique du Sud ramenée dans l'Europe du début du XIXe siècle et présentée comme un monstre de foire en raison de ses mensurations.

Le film, dont le thème peut rappeler l'"Elephant Man" de David Lynch (1980), s'ouvre à Londres en 1810 et se poursuit quelques années plus tard à Paris.

Après la mort de la "Vénus Hottentote", qu'interprète Yahima Torres, des scientifiques français autopsient son corps. Son cerveau et ses organes génitaux sont conservés. Ils en concluent qu'elle est plus proche du singe que de l'homme et théorisent son appartenance à une race inférieure.

Exposée au Musée de l'homme, à Paris, jusque dans les années 1970, sa dépouille n'a été rapatriée qu'en 2002 en Afrique du Sud, où elle a été inhumée dans sa province natale du Cap.

Pour Abdellatif Kechiche, la cruauté et l'intolérance qui ont accompagné Saartjie Baartman dans son errance européenne renvoient à des préoccupations contemporaines.

"Je ressens une sorte de devoir moral de témoigner de ces choses qui se produisent aujourd'hui", a dit le réalisateur à la presse.

"En ce moment précis, je suis très inquiet, et même angoissé par les images d'expulsions que je vois", a-t-il poursuivi en allusion à la politique française de reconduites de Roms à la frontière.

"J'aimerais dire, malheureusement, que ce film fait partie de la société contemporaine, qu'il est tout à fait en rapport avec la société contemporaine", a ajouté le réalisateur de "La Graine et le mulet" et de "L'Esquive".

"Vénus noire" est l'un des 24 films en compétition au 67e festival de Venise, dont le palmarès sera connu samedi.

Le film doit sortir en France le 27 octobre.

Mike Collett-White, Henri-Pierre André pour le service français