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Culture

La Rochelle: des gargouilles à l'effigie de Cabu et Wolinski

Deux gargouilles figurant Wolinski et Cabu figurent dorénavant sur la Tour de la Lanterne, à la sortie du vieux port de La Rochelle.

Deux gargouilles figurant Wolinski et Cabu figurent dorénavant sur la Tour de la Lanterne, à la sortie du vieux port de La Rochelle. - Xavier Leoty - AFP ; montage BFMTV

Deux gargouilles sculptées à l'effigie des dessinateurs Cabu et Wolinski, victimes de l'attentat meurtrier contre Charlie Hebdo en janvier dernier, ont été dévoilées lundi à La Rochelle lors de l'inauguration de la Tour de la Lanterne, récemment rénovée.

Avec ses lunettes rondes, sa coupe de cheveux caractéristique et un crayon fiché sur l'oreille, Cabu trône du côté nord-est de la tour, au niveau du deuxième balcon. A l'opposé, côté sud-ouest, lui répond un Georges Wolinski entouré de deux femmes nues, la bouche grande ouverte pour y laisser passer l'évacuation d'eau.

Hommage à tous les artistes menacés dans le monde

Une surprise imaginée par Philippe Villeneuve, architecte en chef des monuments historiques et responsable du chantier de rénovation qui devait refaire les joints de ciment et nettoyer la tour pour lui rendre sa blancheur d'origine.

"Après l'attentat du 7 janvier, Philippe Villeneuve a eu l'idée de ces emblèmes sur ce bâtiment qui a autrefois servi de lieu de privation de liberté pour leur rendre hommage, ainsi qu'à tous les artistes menacés dans le monde. Il n'en a parlé à personne mais une fois qu'il a les dévoilées, personne n'a été contre", a expliqué Frédéric Henri, administrateur adjoint des tours de La Rochelle au sein du Centre des monuments nationaux, chargé de l'entretien des trois tours rochelaises construites entre le 12e et le 15e siècle.

Avec ces gargouilles frappantes, Philippe Villeneuve poursuit une tradition séculaire chez les tailleurs de pierre qui consiste à laisser une empreinte, souvent voilée mais parfois très explicite, de leur passage, à l'instar de la paire de fesses sculptée sur une frise décorant la cathédrale de Bourges.

la rédaction avec AFP