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Culture

L'Exposition universelle de tous les records à Shanghai

Le pavillon chinois. Shanghai lève le voile ce vendredi sur une Exposition universelle de tous les records dont le pouvoir chinois espère qu'elle démontrera la puissance et la transformation économique à grande vitesse du pays. /Photo prise le 21 mars 201

Le pavillon chinois. Shanghai lève le voile ce vendredi sur une Exposition universelle de tous les records dont le pouvoir chinois espère qu'elle démontrera la puissance et la transformation économique à grande vitesse du pays. /Photo prise le 21 mars 201 - -

par Farah Master SHANGHAI - Shanghai lève le voile ce vendredi sur une Exposition universelle de tous les records dont le pouvoir chinois espère...

par Farah Master

SHANGHAI (Reuters) - Shanghai lève le voile ce vendredi sur une Exposition universelle de tous les records dont le pouvoir chinois espère qu'elle démontrera la puissance et la transformation économique à grande vitesse du pays.

Shanghai, déjà considérée comme la ville la plus riche et fascinante de Chine, a mis les bouchées doubles pour faire de "son" Expo baptisée "Meilleure ville, meilleure vie" un événement sans précédent et s'attirer un peu de la gloire dont avait profité Pékin avec les Jeux olympiques de 2008.

La ville s'est transformée en profondeur pour l'occasion, avec la construction de réseaux routiers et lignes de métro qui permettront le transport des quelque 70 millions de visiteurs - en majorité chinois - attendus jusqu'au 31 octobre.

Officiellement, la Chine dit avoir dépensé 4,2 milliards de dollars (3,1 milliards d'euros) pour l'Expo, le double de la somme déboursée pour les JO de Pékin. Mais, si l'on y inclut le coût de construction des infrastructures, la facture s'élève selon certains médias à 58 milliards de dollars.

Cela en fait, et de loin, l'Expo universelle la plus chère de l'histoire alors que l'événement - une foire immense où chaque pays présente ses atouts dans un "pavillon" - a largement perdu de son attrait ces dernières années.

"C'est un moment très important. Les préparatifs ont duré des années", souligne Hong Hao, directeur du Bureau de coordination de l'Expo universelle.

La Chine, premier pays en développement à accueillir l'Expo, a la ferme intention de remettre cet événement tombé en désuétude au coeur du calendrier international et d'inciter d'autres pays à l'imiter.

Elle y voit aussi le moyen d'améliorer ses relations diplomatiques écornées avec certains pays et d'intensifier ses échanges commerciaux.

La Chine a été au coeur de nombreuses polémiques ces derniers mois, qu'il s'agisse du conflit avec Google, de la sempiternelle question du cours du yuan ou du procès Rio Tinto

NOMBREUSES EXPROPRIATIONS

Des dirigeants du monde entier, dont le président français Nicolas Sarkozy, son homologue russe Dmitri Medvedev, le président sud-coréen Lee Myung-bak et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, assisteront vendredi à la cérémonie d'ouverture.

D'autres pays plus petits, comme Israël, se sont laissé convaincre de participer à l'Expo pour la première fois malgré les difficultés financières provoquées par la crise. L'Etat juif a ainsi consacré 12 millions de dollars pour son pavillon, selon Yaffa Ban-Ari, commissaire général adjoint d'Israël à l'Expo.

L'événement draine aussi son lot de contestataires.

Des groupes de défense des droits de l'homme se sont insurgés contre les expropriations massives d'habitants, expulsés pour permettre la construction des deux sites de l'Expo, de part et d'autre du fleuve Huangpu, dont la surface équivaut au double de celle de Monaco.

Certains Chinois se demandent aussi pourquoi leur pays, en proie à un creusement des inégalités ou à d'importants problèmes environnementaux, a choisi de consacrer tant d'argent pour un événement qui n'a pas le lustre des Jeux olympiques.

"Le coût de la vie ici est cinq fois supérieur au vôtre mais nos salaires sont cinq fois inférieurs aux vôtres. Malgré tout, nous survivons et nous accueillons toujours dans la joie et la bonne humeur nos amis du monde entier", écrit avec un certain sens de l'ironie le célèbre blogueur shanghaïen Han Han.

QUID EN CAS D'ÉPIDÉMIE?

Malgré la propagande incessante dans les médias chinois et l'omniprésence de la mascotte bleue "Haibao" sur les murs de la ville, les organisateurs font face à quelques difficultés.

Tous les pavillons ne seront pas finis à temps pour l'ouverture de vendredi et les plaintes de visiteurs fatigués se sont multipliées lors des journées tests.

L'enthousiasme semble cependant gagner peu à peu la population. "La majorité des gens sont très excités", assure Si Yudan, un habitant de 30 ans.

La sécurité a été renforcée dans la ville, les passagers du métro étant par exemple obligés de passer leurs bagages à travers des détecteurs comme dans les aéroports.

Les analystes, toutefois, ne pensent pas que la menace terroriste soit sérieuse.

"La plus grande inquiétude, c'est la grippe aviaire ou la grippe H1N1. En cas d'épidémie, comment feront-ils pour empêcher la propagation et mettre en quarantaine un si grand nombre de personnes?", s'interroge Greg Hallahan, de l'organisme de conseil PSA Group à Shanghai.

Avec Rujun Shen, Clément Dossin pour le service français, édité par Gilles Trequesser