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L'écrivain et Académicien Michel Déon est mort

Michel Déon en 2003

Michel Déon en 2003 - Jean-Pierre Muller - AFP

L’écrivain et Académicien s'est éteint ce mercredi 28 décembre, à l'âge de 97 ans.

Michel Déon, qui fit partie du courant littéraire des "Hussards", est mort à l'âge de 97 ans en Irlande, des suites d'une embolie pulmonaire, a indiqué l'éditeur Olivier Frébourg, un ami de la famille.

"Michel Déon nous a quittés. C'est une grande perte pour l'Académie. Il en était la mémoire et la conscience. Michel Déon a eu une très longue vie académique depuis son élection en 1978 au fauteuil de Jean Rostand", a déclaré l'académicienne Hélène Carrère d'Encausse.

Jean d'Ormesson: "Ses livres lui survivront"

Présent depuis 1978 à l'Académie, cet homme de droite en était le plus ancien élu après Jean d'Ormesson (élu en 1973).

"Je ressens de la tristesse et du chagrin. C'était un ami", a confié Jean d'Ormesson, tout en rappelant avoir eu des "orientations un peu différentes": "Il détestait le général de Gaulle, j'étais gaulliste". "Michel Déon était avant tout un styliste avec des livres qui nous ont enchantés, avec des marins, des laissés pour compte dans les bistrots parisiens, des jeunes femmes romantiques... Son style était tout sauf ennuyeux, très vif, très amusant, mais très classique aussi. Il s'inscrivait dans une grande et vielle tradition française du style. Ses livres lui survivront", estime Jean d'Ormesson.

L’écrivain et Académicien, auteur d'une cinquantaine d'ouvrages, était notamment connu pour avoir écrit Gens de la nuitPoneys sauvages (Prix Interallié 1970), Un taxi mauve (Grand Prix de l'Académie française 1973) ou encore Jeune homme vert (qui lui a valu le Glenfiddich Award, à Dufftown en Écosse). Michel Déon est entré à l'Académie française le 8 juin 1978 et est devenu par la suite vice-doyen d'âge et vice-doyen d'élection de l'Académie.

Né le 4 août 1919, à Paris, l'homme a fait ses études à Janson de Sailly, aux lycées de Monaco et de Nice, puis est entré à la faculté de droit de Paris en 1937. Il fut par la suite mobilisé jusqu'en 1942 avant de devenir secrétaire de rédaction de l'Action française en zone sud.

Pluie d'hommages sur les réseaux sociaux 

L'ancien président du FN Jean-Marie Le Pen a été une des premières personnalités politiques à réagir à son décès. "Affectueuses pensées pour la dernière charge du Hussard Michel Déon", a-t-il écrit sur son compte Twitter.

Homme de gauche, le mécène Pierre Bergé a lui salué un "très bon écrivain". "En politique nous étions plutôt opposés mais je le respectais car il savait lire", a-t-il ajouté.

"Les visions de lande et d'Irlande, le jeune homme vert et ses vingt ans, (ont) notre reconnaissance. À jamais", a souligné le président du MoDem François Bayrou.

Romain Iriarte avec AFP