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L'écrivain et académicien Alain Decaux est mort

À partir des années 1950, ce formidable conteur, auteur d'une soixantaine d'ouvrages, a incarné l'histoire à la radio et à la télévision, où il a créé plusieurs émissions célèbres.

L'écrivain, biographe et académicien Alain Decaux est décédé dimanche à l'Hôpital Georges-Pompidou a annoncé son épouse, Micheline Pelletier-Decaux. Il s'est éteint à 90 ans.

Il était notamment connu pour avoir démocratisé l'histoire. En 1951, il crée "La tribune de l'histoire" à la radio (diffusée de 1951 à 1997). En 1956, c'est le tour de la télévision avec "La caméra explore le temps" (avec Stellio Lorenzi et son complice André Castelot), qui ne s'arrêtera que dix ans plus tard. Mais c'est l'émission "Alain Decaux raconte" qui aura le plus marqué. Elle aura duré de 1969 à 1988. Jusqu'à ce que Michel Rocard lui demande d'être ministre de la Francophonie de 1988 à 1991.

Admirateur de Dumas et ami de Guitry

Né le 23 juillet 1925 à Lille, ce fils d'avocat a étudié le droit à Paris et suivi des cours d'histoire à la Sorbonne, sans se soucier d'obtenir un diplôme. Il publie son premier livre, "Louis XVII retrouvé", en 1947 et est couronné par l'Académie française, trois ans plus tard, pour son second ouvrage, "Letizia".

En 1960, il fonde la revue Histoire pour tous, et va collaborer à de nombreux journaux et revues. Dialoguiste du film Les misérables (1982) de Robert Hossein, avec qui il aura une intense collaboration artistique, il est aussi biographe de Victor Hugo et admirateur d'Alexandre Dumas, à qui il consacre en 2010 un "Dictionnaire amoureux", et de Sacha Guitry, dont il était l'ami intime. 

On lui doit aussi "Alain Decaux raconte la Bible aux enfants", "C'était le XXe siècle" (en quatre volumes), "Le Tapis rouge", sur son expérience ministérielle, ou au théâtre, "N'ayez pas peur" sur le pape Jean Paul II.

Alain Decaux a été en 1973 le premier président, élu au titre de la télévision, de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques. En 1989, il a été nommé coordonnateur de la politique télévisuelle extérieure française. Depuis 1999, il existe un prix Alain Decaux de la francophonie. Marié deux fois, père de trois enfants, il a été élevé en 2014 à la dignité de grand'croix de la Légion d'honneur.

Les hommages des intellectuels et politiques

L'académicienne Hélène Carrère d'Encausse a rendu hommage, sur BFMTV à "un ami très cher", un "homme d'un talent exceptionnel" et un "historien de grande qualité". "C'est une perte très grande", a-t-elle ajouté.

De son côté, l'Elysée a salué celui qui "voulait que la République transmette à chacun la compréhension du monde" et qui "avait saisi "avant d'autres la force de l'audiovisuel".

Manuel Valls a aussi souligné le talent de celui qui " a su conter et raconter notre histoire comme personne".

Alain Decaux a su conter et raconter notre histoire comme personne. La Francophonie perd une de ses grandes voix.
— Manuel Valls (@manuelvalls) March 27, 2016

D. N. et AFP