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Culture

L'Amérique entre ignorance et doute sur la réforme de la santé

Acclamée dans les milieux politiques, l'adoption par le Congrès de la réforme du système de santé suscite chez les Américains une perplexité fortement teintée d'ignorance. /Photo d'archives/REUTERS/Joshua Lott

Acclamée dans les milieux politiques, l'adoption par le Congrès de la réforme du système de santé suscite chez les Américains une perplexité fortement teintée d'ignorance. /Photo d'archives/REUTERS/Joshua Lott - -

par Michelle Nichols NEW YORK - Acclamée dans les milieux politiques, l'adoption par le Congrès de la réforme du système de santé suscite chez les...

par Michelle Nichols

NEW YORK (Reuters) - Acclamée dans les milieux politiques, l'adoption par le Congrès de la réforme du système de santé suscite chez les Américains une perplexité fortement teintée d'ignorance.

"Je ne sais rien là-dessus, c'est pourquoi il faut absolument que je regarde le journal télévisé ce soir pour en avoir le coeur net. Car j'ignore si je serai concernée ou pas, et comment, en tant qu'indépendante", admet Kathy Ivcich, agent immobilier de 46 ans, en faisant visiter une maison de Chicago à l'un de ses clients.

L'adoption du projet de loi par la Chambre des Représentants a beau faire la Une de toute la presse, les New-Yorkais interrogés lundi haussaient les épaules et avouaient ne pas pouvoir commenter l'événement, faute d'une connaissance approfondie du sujet.

Patrick Gill, un habitant de Manhattan travaillant pour la municipalité, figure cependant parmi ceux qui ont suivi le débat du Capitole à la télévision et il ne cache pas sa satisfaction.

"Je ne suis pas certain que tout le monde ait lu l'intégralité du projet de loi. Personnellement, je bénéficie d'une couverture santé par mon entreprise, donc je ne sais pas si cela aura un impact direct sur moi", reconnaît-il.

"Mais il y a plein de gens, dans plein d'endroits, qui connaissent des difficultés parce qu'ils n'ont pas droit à une couverture médicale suffisante et je suis heureux pour eux de ce résultat", ajoute-t-il.

LES ASPECTS "RÉPUGNANTS" DE LA LOI

John Mendell, un banquier de 62 ans qui a pris sa retraite à Naples, en Floride, admet que le système devait être amélioré, mais il s'inquiète de l'ampleur de la réforme Obama.

"J'espère qu'en 2010 les Républicains reprendront la présidence et qu'il reviendront sur les aspects les plus répugnants de cette loi", dit-il.

Melliza Taipe est propriétaire d'un petit magasin d'appareils ménagers dans le quartier populaire du Queens, à New York. Elle dit être favorable au projet, mais ignore si elle est vraiment concernée, notamment dans son activité professionnelle.

"Je pense qu'il (Obama) a fait les bons choix, mais j'ai besoin de davantage d'informations, je pense".

Sur la côte ouest, Doug Hill, un juriste de 32 ans, n'était pas un fervent supporter du projet. "Cela ne règle pas le problème de fond, qui est que les assurances coûtent trop cher et que trop de gens ne peuvent se les payer", dit-il.

Employé dans un magasin Apple de Naples, Steve Cretella, 25 ans, ne comprend pas pourquoi tout le monde aux Etats-Unis n'a pas soutenu Barack Obama dans cette entreprise.

"En tant que superpuissance, je pense que nous devons assumer nos responsabilités et prendre soin de chacun de nous", estime-t-il.

George Fleming, spécialisé dans l'aide au changement de carrière à Phoenix, se dit ravi de l'adoption du texte.

"Il était essentiel que nous mettions ce type de projet en place. Est-il parfait ? Non, mais pour moi l'essentiel c'est qu'un premier pas ait été franchi. Je pense que dans les deux mois qui viennent, le texte sera enrichi de nouvelles idées", prédit-il.

Etudiant à Los Angeles, Joe Kohler, 32 ans, semble bien loin de ces préoccupations. "Je ne sais strictement rien là-dessus. J'ai juste su que c'était passé (au Congrès) mais j'ignore en quoi ça consiste".

Avec Edith Honan à New York, Tim Gaynor à Phoenix, Andrew Stern à Chicago, Dan Whitcomb à Los Angeles et Kristine Cooke à Naples, Pascal Liétout pour le service français