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Culture

Jean-Paul Goude, enfant terrible des années 80, s'expose à Paris

Valseuse géante créée par Jean-Paul Goude pour le bicentenaire de la révolution française. Le musée des Arts décoratifs, à Paris, accueille jusqu'au 18 mars 2012 la première rétrospective consacrée au "faiseur d'images" au perfectionnisme légendaire. /Pho

Valseuse géante créée par Jean-Paul Goude pour le bicentenaire de la révolution française. Le musée des Arts décoratifs, à Paris, accueille jusqu'au 18 mars 2012 la première rétrospective consacrée au "faiseur d'images" au perfectionnisme légendaire. /Pho - -

PARIS (Reuters) - Publicitaire à l'esthétisme pointu, grand ordonnateur des cérémonies du bicentenaire de la Révolution française, apôtre du...

PARIS (Reuters) - Publicitaire à l'esthétisme pointu, grand ordonnateur des cérémonies du bicentenaire de la Révolution française, apôtre du métissage, ex-"M. Grace Jones" : les mille facettes de Jean-Paul Goude s'exposent à Paris à partir de ce vendredi.

Pour la première rétrospective de plus de 40 ans de création, "Goudemalion", visible jusqu'au 18 mars 2012 au musée des Arts décoratifs, le "faiseur d'images" au perfectionnisme légendaire a encore choisi d'innover.

L'installation organisée sous sa houlette fait la part belle à son univers d'images hyper colorées, sexy, drôles, toujours surprenantes qui ont fait la marque de fabrique du créateur français mondialement connu.

"Même si j'ai souvent dit le contraire, la vérité est que je me suis toujours considéré comme un artiste", confie Jean-Paul Goude dans un entretien publié dans un livre édité à l'occasion de la rétrospective.

Vidéaste, photographe, metteur en scène, publicitaire, le talent multiple de Jean-Paul Goude, né à Saint-Mandé (Val-de-Marne) en 1940, a été révélé par son travail, à partir de 1970, pour le magazine américain Esquire.

Sa carrière est à son apogée dans les années 1980, lorsque le ministre de la Culture, Jack Lang, lui confie la conception du défilé du Bicentenaire de la Révolution française.

"Jean-Paul Goude, c'est le présent et l'avenir", a dit ce dernier à Reuters lors du vernissage. "Avec lui, c'est toujours 'work in progress'."

"PERRIER, C'EST FOU"

L'énorme locomotive qui lança le défilé le 14 juillet 1989 trône au milieu de l'installation des Arts décoratifs, entourée de téléviseurs diffusant des extraits du défilé. On peut aussi admirer une valseuse géante juchée sur un plateau à roulettes qui descendit elle aussi les Champs-Elysées ce soir-là.

Au même titre que Guy Bourdin et Sarah Moon, Jean-Paul Goude a contribué à accorder à la publicité ses galons de "huitième art".

La chanteuse Vanessa Paradis transformée en canari en cage pour le parfum "Coco" de Chanel, les bambins "voleurs de couleurs" en costumes rayés imaginés pour Kodak, le slogan "Perrier, c'est fou" sont entrés dans l'imaginaire collectif.

Les muses qui partagèrent sa vie sont aussi de la fête.

Amateur de femmes fortes, Jean-Paul Goude a magnifié le corps sculptural de Grace Jones, découpé à l'infini sur des photomontages réalisés bien avant le logiciel "Photoshop". La chanteuse new-yorkaise est l'objet de plusieurs tableaux animés.

C'est aussi Jean-Paul Goude qui sublima la beauté racée de Farida Khelfa, premier top model "beur" en France.

A l'heure de livrer l'installation qui raconte sa vie, "Goudemalion" parle de lui à la troisième personne.

"Le petit lutin sautillant qui aime de belles femmes et fait de belles images, ce n'est pas moi, c'est lui : moi je suis beaucoup plus sérieux que ça !", dit-il.

Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse