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Culture

« J’ai écrit les livres de Michel Drucker, de Loana... »

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Jean-François Kervéan était invité chez Jean-Jacques Bourdin pour évoquer une profession peu connue du grand public : nègres, ces écrivains qui rédigent les livres des célébrités.

Jean-François Kervéan est écrivain, journaliste, éditeur et... nègre. Les nègres, ce sont ces écrivains payés pour écrire « les livres des autres ». Par exemple, Jean-François Kervéan a écrit les autobiographies de Loana, de Michel Drucker, ou encore les deux romans d'Hervé Vilard. Invité mardi 15 avril dans Bourdin&Co, il a évoqué le métier de nègre. Selon lui, « De plus en plus, les people citent leur nègre, qu'ils appellent co-auteur, ce qui n'était pas le cas avant. Le métier est en train de changer, aujourd'hui, certains peoples insistent pour que l'on soit cités ». Cependant, « il y a encore un secteur secret, le secteur politique, où tout le monde a un nègre, mais il est interdit de le dire. Il y a aujourd'hui à Paris 7 ou 8 nègres qui ont pignon sur rue. Certaines personnalités vous demandent de disparaître ensuite, quelquefois c'est inscrit dans le contrat. C'est très codifié. Vu le nombre de livres écrits par des nègres, je peux vous dire que le poids des nègres est lourd aujourd'hui dans l'édition ».

A propos de sa collaboration avec Michel Drucker, il a déclaré : « Vous avez des auteurs qui changent. Michel a démarré complètement paniqué à l'idée de faire un livre, comme s'il allait décrocher une timbale impossible, et au bout de plusieurs mois de travail, c'est devenu un homme dont je suis persuadé qu'il écrira le prochain tout seul. Il s'agit d'écrire avec des gens, et les amener à ce qu'est un texte ».

Il a également évoqué son travail aux côtés de Loana : « Loana, c'était la grande époque où les nègres étaient totalement secrets, ce qui fait qu'après avoir passé deux mois en long et en large à Saint-Tropez, où tout le monde m'avait vu trottiner derrière ses « plates-formes boots », à Paris, dès que le livre est sorti, tout le monde m'a appelé. On me disait « vas-y, crache sur la bimbo, dis-nous qu'elle est bête ». Bouvard, Ruquier, le téléphone sonnait comme il n'a jamais sonné, car j'étais secret. »

Enfin, il a évoqué son travail d'écriture avec Hervé Vilard : « Hervé, c'est un écrivain. Il arrive chez moi avec ses feuilles sous le bras. Il n'est pas content, jamais assez content, il veut que ce soit toujours mieux. Mon travail lui convient et on fera un troisième roman ensemble ».

La rédaction-Bourdin & Co