BFMTV
Culture

Goncourt: à moins de deux heures de l'annonce, les derniers pronostics

Amélie Nothomb, Jean-Luc Coatalem, Jean-Paul Dubois et Olivier Rolin, les quatres finalistes du prix Goncourt 2019

Amélie Nothomb, Jean-Luc Coatalem, Jean-Paul Dubois et Olivier Rolin, les quatres finalistes du prix Goncourt 2019 - Joel Saget - AFP / Philippe Lopez - AFP / Rémy Gabalda - AFP / Joel Saget - AFP

Le prestigieux prix Goncourt est décerné ce lundi à 13 heures. Amélie Nothomb, Jean-Luc Coatalem, Jean-Paul Dubois ou Olivier Rolin... il va bouleverser la vie d'un de ces quatre écrivains.

Quatre écrivains, dont la Belge Amélie Nothomb qui enchaîne les succès de librairie depuis une trentaine d'années, sont en lice pour décrocher lundi le prix Goncourt, le plus prestigieux et convoité des prix littéraires du monde francophone.

Le verdict sera annoncé vers 13h00 au restaurant Drouant à Paris qui rouvrira pour l'occasion après plusieurs semaines de rénovation. Le prix Renaudot sera proclamé dans la foulée.

Outre la romancière aux chapeaux extravagants, le dernier carré du Goncourt est composé de Jean-Luc Coatalem, Jean-Paul Dubois et Olivier Rolin.

Un best-seller

Amélie Nothomb, 53 ans, est en lice pour Soif (Albin Michel), un roman déjà best-seller (avec près de 150.000 exemplaires vendus) dans lequel elle se met dans la peau de Jésus avant la crucifixion. C'est la troisième fois (après 1999 et 2007) que la romancière se retrouve dans la sélection du Goncourt.

Si Amélie Nothomb était couronnée ce serait la première Belge à recevoir le prix depuis François Weyergans, disparu en mai.

Jean-Luc Coatalem, 60 ans, a été retenu pour La part du fils (Stock), un récit dans lequel l'écrivain-voyageur mène une enquête sur la disparition de son grand-père mort dans un camp de concentration. Jean-Luc Coatalem est également en course pour le Renaudot.

Quatre vétérans de la littérature

Jean-Paul Dubois, 69 ans, est en lice pour Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon, roman bouleversant et nostalgique sur le bonheur perdu et le doyen Olivier Rolin, 72 ans, a été sélectionné pour Extérieur monde (Gallimard), objet inclassable, sorte d'anti-mémoires ou livre de voyages des innombrables voyages de l'auteur. 

Comme chaque année, le magazine professionnel Livres Hebdo a interrogé 16 journalistes littéraires, dont celui de l'AFP, pour recueillir leur pronostic.

Les journalistes sont partagés. Ils sont aussi nombreux à prévoir l'attribution du prix à Amélie Nothomb qu'à Jean-Paul Dubois. A la question, qui mériterait le Goncourt? ils préféreraient toutefois voir Jean-Paul Dubois couronné.

Mais seuls les dix membres du jury présidé par Bernard Pivot décident. Interrogé dimanche sur RTL, l'ancien animateur d'Apostrophes a assuré qu'il était déjà "certain de l'identité du gagnant ou de la gagnante". "Je peux me tromper...", a-t-il toutefois tempéré.

"Beaucoup, beaucoup d'argent"

Les membres du jury se retrouveront à huis clos à partir de 11h30. Derniers arguments, dernières discussions avant de passer au vote qui est oral. 

Le lauréat touchera un chèque symbolique de... 10 euros. Mais l'impact du prix est incommensurable.

Le lauréat va récolter "une gloire certaine mais surtout, souligne Bernard Pivot, il va gagner beaucoup, beaucoup, beaucoup d'argent".

"Il va toucher 15% sur le prix de vente de son roman. Quand il se vend à 500.000 exemplaires, faites le compte...", explique-t-il.

Le prix Goncourt reste le prix littéraire le plus prescripteur pour les ventes de roman. Selon une étude de l'institut GfK pour le magazine Livres Hebdo, sur la période 2014-2018, un prix Goncourt s'écoule en moyenne à 367.100 exemplaires, devant le Goncourt des lycéens (314.000 exemplaires) et le Renaudot (219.800 exemplaires).

La chasse aux prix littéraires prendra fin le 14 novembre avec le Goncourt des lycéens (pour lequel sont qualifiés tous les auteurs de la première sélection du Goncourt). Mardi ce sera le tour du Femina et vendredi du Médicis.

Enorme bousculade

Quel que soit le nom de l'écrivain qui succèdera à Nicolas Mathieu, on peut s'attendre à une énorme bousculade devant Drouant. "Ça fait partie de la légende" s'amuse Bernard Pivot. Lors d'une remise de prix, Pierre Assouline, un des dix jurés du Goncourt, avait couvert sa tête d'un casque. "Parfois, on reçoit des coups de caméras sur la tête mais ce n'est pas grave", confirme Bernard Pivot.

"Chez nous c'est la bousculade, c'est la vie effervescente autour du roman qui est couronné, autour de l'auteur qui est happé, rejeté, repris... C'est formidable!".

M. R. avec AFP