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Festivals: Bachelot vante le pass sanitaire, avec lequel elle disait avoir "beaucoup de mal"

La ministre française de la Culture Roselyne Bachelot le 16 mars 2021 à Paris

La ministre française de la Culture Roselyne Bachelot le 16 mars 2021 à Paris - Alain JOCARD © 2019 AFP

La ministre de la Culture a évoqué ce mercredi matin sur France Inter, l'éventualité d'un pass sanitaire pour les grandes manifestations culturelles.

"Ce qui va beaucoup nous aider, c'est le pass sanitaire." Roselyne Bachelot a-t-elle changé d'avis sur le sujet? La ministre de la Culture a en tout cas vanté ce mercredi matin au micro de France Inter l'instauration d'un tel système pour "les grands événements culturels", tels que les festivals, pour "raccourcir la progressivité de l'ouverture complète". Ce pass sanitaire sera nécessaire à partir du 9 juin et au-delà de 1000 spectateurs, selon le plan de déconfinement annoncé par les autorités.

Comme l'a rappelé Roselyne Bachelot, il ne s'agit pas d'un pass vaccinal. "Il y a trois possibilités" pour obtenir le pass sanitaire, a-t-elle insisté: "La vaccination, les tests, mais aussi, si vous avez eu la maladie covidaire, le fait que vous avez bien une immunité acquise, à vérifier par un test."

Pass papier et QR code

"Les personnels, les bénévoles, les gestionnaires des festivals ne seront pas concernés par cette obligation du pass sanitaire", a-t-elle précisé. C'est illégal, il 'est pas question de transiger sur cette question.

La ministre s'est également voulue rassurante sur les données contenues sur ce passeport sanitaire. "Le pass sanitaire sera vérifié par des appareils capables de lire les QR codes, qui ne sont pas forcément mis sur l'application TousAntiCovid, vous pouvez aussi avoir un pass papier qui porte le QR code. Seuls seront visibles le fait que vous ayez un passeport sanitaire - ce sera 'valide' ou 'non valide' - et le nom et le prénom de la personne. Nous sommes en train de travailler à la connexion du passeport sanitaire avec la billetterie."

"J'ai beaucoup de mal"

Le 23 avril dernier, sur le plateau de BFMTV, la ministre de la Culture s'était montrée bien plus réservée à l'idée d'un tel dispositif. "C'est un outil qu'il s'agit d'abord de préparer techniquement, et ensuite de voir son acceptablité par la population. Parce que cela pose des problèmes éthiques. Moi, ministre de la Culture, conditionner l'entrée dans un lieu de culture à un passeport sanitaire, j'avoue que j'ai beaucoup de mal", avait-t-elle admis.

Ajoutant cependant qu'elle n'était pas "dogmatique" et qu'elle serait prête à "transiger avec (ses) principes", "si c'était la condition pour faire fonctionner les lieux de culture (...) et pour surmonter cette maladie".

La ministre a assuré ce matin sur France Inter ne pas avoir "changé d'avis". "A ce moment-là, le pass sanitaire était un pass vaccinal et rendait, pour fréquenter un lieu culturel, le vaccin obligatoire". a-t-elle souligné.

L'Assemblée nationale a validé ce mardi la création d'un "pass sanitaire" pour pouvoir accéder aux grands rassemblements, malgré les critiques des oppositions. C'est là "la condition de la liberté", a déclaré le député LaREM Roland Lescure. "Le pass sanitaire doit nous permettre de rouvrir des établissements recevant du public, des festivals, des lieux de rassemblement. Si nous avions pas le pass sanitaire, nous devrions attendre beaucoup plus longtemps", a prévenu le secrétaire d'État en charge du numérique Cédric O.

Magali Rangin