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Des rapatriés manifestent à Cannes contre "Hors la loi"

Environ 1.500 vétérans de la guerre d'Algérie, rapatriés d'Afrique du Nord et anciens harkis ont manifesté vendredi à Cannes pour protester contre "Hors la loi", réalisé par Rachid Bouchareb. Le film, en compétition officielle sur la Croisette, évoque not

Environ 1.500 vétérans de la guerre d'Algérie, rapatriés d'Afrique du Nord et anciens harkis ont manifesté vendredi à Cannes pour protester contre "Hors la loi", réalisé par Rachid Bouchareb. Le film, en compétition officielle sur la Croisette, évoque not - -

CANNES - Environ 1.500 vétérans de la guerre d'Algérie, rapatriés d'Afrique du Nord et anciens harkis ont manifesté vendredi à Cannes pour...

CANNES (Reuters) - Environ 1.500 vétérans de la guerre d'Algérie, rapatriés d'Afrique du Nord et anciens harkis ont manifesté vendredi à Cannes pour protester contre "Hors la loi", le film de Rachid Bouchareb.

Plusieurs élus UMP, dont le maire de Cannes Bernard Brochant, et une délégation du Front national se sont joints aux manifestants venus rendre hommage aux "victimes françaises" de la guerre d'Algérie.

Projeté dans le cadre de la compétition officielle, le film évoque notamment la répression sanglante d'émeutes nationalistes le 8 mai 1945 à Sétif.

Un demi-siècle après l'indépendance de l'Algérie, des historiens estiment que les massacres de Sétif ont fait entre 2.000 et 15.000 morts du côté algérien, et une ou plusieurs centaines de victimes du côté européen.

Le cinéaste a insisté pour sa part sur le fait que son film était une fiction.

Mais les manifestants rassemblés entre le parvis de l'hôtel de ville et le monument aux morts estiment que Rachid Bouchareb "bafoue la vérité historique."

Plusieurs brandissaient des pancartes proclamant: "Pour le respect de l'Histoire de la France" ou encore "Porteurs de valises assassins".

Parmi les élus présents, béret vert de la légion sur la tête, figurait l'ancien maire de Nice Jacques Peyrat, qui a été membre du Front national puis de l'UMP.

"A Sétif ce sont des Français et des Algériens fidèles à la France qui ont d'abord été massacrés par des Algériens favorables à l'indépendance - 904 morts - et ce n'est qu'après que l'armée française a répliqué", a-t-il dit aux journalistes.

"Il est faux de prétendre que 45.000 Algériens ont été exterminés", a-t-il ajouté, évoquant un chiffre avancé par le gouvernement algérien.

Le député des Alpes-Maritimes Lionnel Luca était l'un des rares opposants à avoir vu le film, vendredi matin.

"Ce film est une falsification historique des événements de Sétif, la version donnée est même insultante pour notre pays, c'est un film qui n'est là que pour attiser la haine", a-t-il dit.

"On ne peut pas laisser croire qu'à Sétif, et en Algérie en général, les Français étaient des salauds, les militaires français des SS, et la police la Gestapo, c'est insupportable".

Pour Lionnel Luca, "Hors la loi" est "une caricature derrière laquelle il va être indispensable d'organiser un débat, parce que l'Histoire ne peut pas être réécrite impunément."

La manifestation, encadrée par un important cordon de gendarmes mobiles, policiers et CRS, s'est disloquée sans incident en début d'après-midi au son du "chant des Africains", l'hymne de l'armée d'Afrique repris pendant la guerre d'Algérie par les rapatriés.

Pierre Thébault, édité par Gérard Bon