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Culture

"Des hommes et des dieux" illuminent la 36e cérémonie des César

"Des hommes et des dieux" de Xavier Beauvois s'est vu décerné trois récompenses (meilleur film, meileur acteur dans un second rôle et meilleure photo) lors de la 36e cérémonie des César du cinéma français. /Photo prise le 25 février 2011/REUTERS/Benoît Te

"Des hommes et des dieux" de Xavier Beauvois s'est vu décerné trois récompenses (meilleur film, meileur acteur dans un second rôle et meilleure photo) lors de la 36e cérémonie des César du cinéma français. /Photo prise le 25 février 2011/REUTERS/Benoît Te - -

par Elizabeth Pineau PARIS (Reuters) - "Des hommes et des dieux", de Xavier Beauvois et "The Ghost Writer" de Roman Polanski sont les grands...

par Elizabeth Pineau

PARIS (Reuters) - "Des hommes et des dieux", de Xavier Beauvois et "The Ghost Writer" de Roman Polanski sont les grands vainqueurs de la 36e cérémonie des César du cinéma français, décernés vendredi soir à Paris.

"Gainsbourg, (vie héroïque)", premier film de Joann Sfar, a aussi été récompensé à trois reprises dans un palmarès équilibré déroulé au cours d'une soirée de près de trois heures présentée par Antoine de Caunes et présidée par l'actrice américaine Jodie Foster.

Sacré meilleur film, "Des hommes et des dieux" raconte l'histoire des moines de Tibhirine assassinés en Algérie en 1996. Oeuvre spirituelle et exigeante déjà vue par 3,2 millions de spectateurs, elle a reçu trois César, en plus du Grand prix du jury recueilli lors du dernier festival de Cannes.

Dans son discours, Xavier Beauvois a eu une pensée pour le cinéaste François Truffaut et a évoqué l'élection présidentielle de 2012 en France.

"Je n'ai pas envie que dans la campagne électorale qui arrive, on dise du mal des Français musulmans, j'ai envie qu'on soit avec eux, c'est la leçon de ce film", a-t-il déclaré.

"Des hommes et des dieux" a aussi valu le César du meilleur second rôle à Michael Lonsdale pour son incarnation lumineuse d'un moine-médecin, frère Luc.

"Mieux vaut tard que jamais", a dit l'acteur récompensé de la sorte pour la première fois, à près de 80 ans.

Récompensé à quatre reprises, notamment par le César du meilleur réalisateur, "The Ghost Writer" permet à Roman Polanski de revenir dans la lumière après une année marquée par des démêlés judiciaires qui l'ont contraint à passer plusieurs mois assigné à résidence.

Le cinéaste franco-polonais a recouvré la liberté en juillet dernier après le refus de la Suisse de l'extrader vers les Etats-Unis, où la justice souhaitait l'entendre pour une affaire de moeurs.

GAINSBOURG

"The Ghost Writer", qui a réalisé environ un million d'entrées, raconte l'histoire d'un nègre littéraire engagé pour terminer les mémoires du Premier ministre britannique.

La comédie politico-sentimentale de Michel Leclerc "Le nom des gens" a reçu deux statuettes, dont une pour Sara Forestier, sacrée meilleure actrice. La jeune femme était notamment en lice face à Catherine Deneuve, héroïne de la comédie "Potiche".

Le César du meilleur premier film a récompensé "Gainsbourg, vie héroïque", de Joann Sfar, qui déroule sur le ton du conte fantastique l'histoire du chanteur Serge Gainsbourg, mort il y a 20 ans. Sa réincarnation à l'écran, Eric Elmosnino, a été sacrée meilleur acteur vendredi soir.

Le César du meilleur espoir féminin a récompensé Leïla Bekhti pour "Tout ce qui brille" et celui du meilleur espoir masculin est allé à Edgar Ramirez pour "Carlos, le film".

Le César du meilleur film étranger a récompensé "The Social Network" de David Fincher, l'un des favoris de la cérémonie des Oscars qui aura lieu dimanche à Los Angeles.

Pour la première fois, l'académie des César récompensait un film d'animation. Le prix est allé à "l'Illusionniste", oeuvre de Sylvain Chomet basée sur un scénario inachevé de Jacques Tati.

Le César du meilleur court-métrage a sacré "Logorama", déjà récompensé l'an dernier à Hollywood par l'Oscar du meilleur court-métrage d'animation.

Des hommages particuliers ont été rendus à de grands noms du cinéma disparus l'an passé : l'acteur et réalisateur Bernard Giraudeau, les cinéastes Alain Corneau et Claude Chabrol.

Un César d'honneur a été décerné au réalisateur américain Quentin Tarantino. Le créateur de "Pulp Fiction" et de "Jacky Brown" a terminé son discours de remerciements par trois mots en français prononcés avec fougue : "Vive le cinéma !"

Edité par Philippe Bas-Raberin