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Décès de l'écrivain britannique Alan Sillitoe à 82 ans

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par Michael Holden LONDRES - L'écrivain britannique Alan Sillitoe, l'un des "Angry Young Men" (jeunes hommes en colère) de la littérature...

par Michael Holden

LONDRES (Reuters) - L'écrivain britannique Alan Sillitoe, l'un des "Angry Young Men" (jeunes hommes en colère) de la littérature britannique des années 1950, est mort dimanche à l'âge de 82 ans.

Né à Nottingham en mars 1928 dans un milieu ouvrier, il était l'auteur de romans comme "Samedi soir, dimanche matin" (1958), de recueils de nouvelles (La solitude du coureur de fond, 1959) mais aussi de poésies et de livres pour la jeunesse.

Celui qui avait quitté l'école à 14 ans s'engage dans la RAF en Malaisie. Atteint de la tuberculose, il doit passer un an et demi à l'hôpital, et c'est là qu'il attrape le virus de l'écriture. Sa convalescence achevée, il voyage en France et en Espagne. C'est aux Baléares qu'il s'attelle au chantier du roman "Samedi soir, dimanche matin", qui traite de la classe ouvrière dans un réalisme désenchanté.

"Il avait montré son travail à un grand poète, Robert Graves, qui lui a dit: 'Ecrivez sur ce que vous connaissez', et c'est ainsi qu'il s'est mis à écrire sur Nottingham, ville par laquelle il a atteint la célébrité", a déclaré le poète Ian McMillan à la BBC.

"Il a eu une vie d'écrivain, il a vécu la vie de celui qui a toujours voulu écrire", a-t-il ajouté. "C'était quelqu'un qui cherchait à saisir la majesté et la tragédie de la vie de tous les jours".

"L'art d'écrire consiste à expliquer la complexité de l'âme humaine avec une simplicité qui peut être comprise de façon universelle", déclarait Sillitoe.

De son enfance, il avait écrit : "Nous vivions dans une pièce, à Talbot Street, dont les quatre murs sentaient le gaz, la graisse fétide et les couches de papier peint en voie de décomposition".

DES LIVRES PORTÉS À L'ÉCRAN

Sa mère n'avait pas hésité à brûler ses premiers écrits, car elle estimait qu'ils risquaient d'attirer le discrédit sur la famille, étant donné qu'il y était question de la vie turbulente de certains cousins.

Après avoir quitté l'école, le jeune Sillitoe travaille dans une usine de cycles. A 16 ans, il milite dans le camp travailliste. "J'estimais qu'il était impossible de travailler en usine sans croire que le socialisme était la solution ultime à toute vie sur la planète", déclarait-il à ce propos.

Sillitoe a parcouru l'Europe en compagnie de la poétesse américaine Ruth Fainlight, qu'il épousa en 1959. Son premier volume de poésie "Without Beer or Bread" (Sans bière ni pain) parut en 1957. L'année suivante, Sillitoe publiait "Samedi soir, dimanche matin", qui lui valut un prix et qui fut porté à l'écran en 1960 par Karel Reisz. Le livre fut traduit dans 19 langues.

Son livre suivant, "La solitude du coureur de fond", relate l'histoire d'un garçon enfermé dans une maison de redressement et dont la passion est la course. Le recueil reçut le prix Hawthornden et la nouvelle titre fut portée à l'écran en 1961, avec l'acteur Tom Courtenay en vedette.

Parmi ses autres oeuvres figurent la trilogie "The Death of William Posters" (1965), "Les Aventuriers de l'Aldébaran" (1983) ou "Loin des vagues" (1987).

Dans son autobiographie "Life without Armour", Sillitoe écrivait: "L'occupation d'un romancier est solitaire: travailler comme un mineur des houillères, dans les grandes profondeurs... Il n'a que la lumière de son casque pour éclairer le seul minerai qu'il extrait, et sur lequel il doit travailler paisiblement".

Eric Faye pour le service français