BFMTV
Culture

Débat sur l'allocation des fonds de la journée de solidarité

Cinq ans après la création de la journée de solidarité, une mission parlementaire affirme qu'une partie des deux milliards d'euros récoltés chaque année a été affectée au colmatage du trou de la Sécurité sociale. /Photo d'archives/REUTERS/Leonhard Foeger

Cinq ans après la création de la journée de solidarité, une mission parlementaire affirme qu'une partie des deux milliards d'euros récoltés chaque année a été affectée au colmatage du trou de la Sécurité sociale. /Photo d'archives/REUTERS/Leonhard Foeger - -

PARIS - Cinq ans après la création de la journée de solidarité, une mission parlementaire affirme qu'une partie des deux milliards d'euros récoltés...

PARIS (Reuters) - Cinq ans après la création de la journée de solidarité, une mission parlementaire affirme qu'une partie des deux milliards d'euros récoltés chaque année a été affectée au colmatage du trou de la Sécurité sociale.

Dans une interview lundi au Parisien, sa présidente, la députée socialiste Laurence Dumont, assure que la caisse chargée d'allouer les fonds souffre de "dysfonctionnements budgétaires" et que le flou règne sur la coordination des projets financés.

La députée s'inquiète en outre de la mise à l'étude d'une deuxième journée de solidarité.

Ce dispositif avait été décidé par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin après la canicule de l'été 2003 et ses 15.000 morts pour financer la prise en charge des personnes âgées et handicapées.

Interrogé par le quotidien, le ministère du Travail a affirmé qu'il était "totalement faux de dire que l'argent de la journée solidarité a été détourné."

Selon Laurence Dumont, 150 millions d'euros ont servi en 2009 à colmater le trou de la Sécurité sociale. Mais pour le ministère, ces sommes "provenaient de l'argent de l'assurance maladie et non pas de l'argent du jour férié."

De même, l'entourage du ministre du Travail Eric Woerth dément la mise à l'étude d'un deuxième jour de solidarité.

La mission parlementaire doit remettre son rapport en juin.

Les inquiétudes exprimées par Laurence Dumont rejoignent celles exprimées dans un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) en mars et par Pascal Champvert, président de l'Association des maisons de retraite.

Selon ce dernier, l'Etat a en réalité pris un milliard d'euros pour renflouer l'assurance maladie alors que Jean-Pierre Raffarin s'était engagé à ce que l'argent récolté par la journée de solidarité serve uniquement à son objet final.

Les polémiques sur la pagaille du lundi de Pentecôte travaillé se sont calmées depuis que les entreprises peuvent fixer comme bon leur semble leur "journée de solidarité" avec les personnes âgées ou handicapées.

La question du financement de la dépendance reste toutefois entière. Nicolas Sarkozy avait promis la création d'une cinquième branche de la protection sociale, s'ajoutant à la maladie, la famille, les accidents du travail et les retraites, pour financer la dépendance.

Gérard Bon, édité par Henri-Pierre André