Confinement: une pétition demande au gouvernement de maintenir les librairies ouvertes

Les librairies ne font pas partie des commerces autorisés à rester ouverts durant le confinement. François Busnel, animateur de La Grande librairie, annonce le lancement d'une pétition pour que le gouvernement revienne sur sa décision.

Les librairies vont-elles pouvoir rouvrir pendant le confinement? C'est ce qu'espèrent les syndicats concernés. François Busnel, critique littéraire et animateur de l'émission La Grande librairie sur France 5, a annoncé ce vendredi sur France info qu'une pétition sera mise en ligne dans la journée, afin de demander au gouvernement de permettre à ces commerces de maintenir leur activité.

Annoncée par Emmanuel Macron mercredi soir, cette deuxième période de confinement a démarré dans la nuit de jeudi à vendredi pour une durée évaluée à un mois. Roselyne Bachelot a confirmé jeudi soir que les librairies seraient fermées, mais qu'elles pourraient "organiser des activités de livraison et de retraits de commandes". Une mesure insuffisante, selon François Busnel, qui souhaite qu'une rencontre soit organisée avec le président:

"Ce n'est pas moi qui demande à Emmanuel Macron de me recevoir. Nous voudrions, et le nous, c'est le syndicat des libraires de France, c'est le syndicat national des éditeurs, ce sont tous les écrivains, ce sont aussi tous les gens qui vont en librairie."

Selon lui, les librairies doivent rester ouvertes car elles sont "le seul endroit, peut-être, où vous pouvez faire disparaître, avec les bibliothèques, toute théorie du complot", mais aussi parce qu'elles offrent des "armes efficace contre le réel": "C'est l'endroit où vous pouvez trouver de l'espoir, trouver de la consolation. Trouver également ce qui vous dérange, ce qui vous inquiète, ce qui vous fait progresser, ce qui vous fait penser par vous-même."

Des commerces en danger

En outre, il craint que le coup économique porté aux librairies par une fermeture prolongée ne change le paysage culturel français: "C'est malheureusement se condamner dans quelques semaines, dans quelques mois ou dans quelques années, à voir des villes sans librairie, à trouver des zones blanches en France." Et de signaler l'aubaine que cela représenterait pour les géants de la livraison, au détriment des petits commerces: "Vous faites un cadeau énorme à une entreprise qui commence par Ama et finit par Zon, dont on connait les pratiques fiscales."

Après son intervention à la radio, François Busnel a renouvelé son appel sur Instagram, annonçant que cette pétition "initiée par le Syndicat des Libraires (SLF), le Syndicat des Editeurs (SNE) et tous les non syndiqués qui défendent la lecture dans ce pays" serait disponible "dans quelques heures sur les reseaux Sociaux de La Grande Librairie".

Mouvement populaire

Un mouvement de soutien aux librairies s'est improvisé à l'annonce de leur fermeture. De nombreux Français ont plaidé leur cause sur les réseaux sociaux ou s'y sont précipité jeudi pour faire le plein de livres avant le confinement.

Des institutions, comme le prix Goncourt, s'y sont mêlées. Le plus prestigieux des prix littéraires français a annoncé que l'annonce du lauréat 2020 était reportée sine die. L'annonce du prix Goncourt représente chaque année des ventes assurées pour les librairies de quartier.

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV