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Culture

Ces lieux invisibles aux yeux des Parisiens

Le réservoir de Montsouris est une véritable cathédrale.

Le réservoir de Montsouris est une véritable cathédrale. - Patrick Kovarik - AFP

Un lac souterrain sous l'Opéra Garnier ou un bunker à la gare de l'Est, vous ne mettrez probablement jamais les pieds dans ces lieux. Sous la surface ou dissimulés, la capitale garde cachés quelques lieux mystérieux et insolites.

>Le lac souterrain de l'Opéra Garnier

Sous les dorures et velours de la grande salle du palais Garnier se trouve un véritable dédale. Plus profondément encore se cache un lac artificiel, conçu par Charles Garnier, l'architecte de l'Opéra qui prendra son nom. Au cours des travaux, débutés en 1862, l'architecte se heurte au site marécageux sur lequel est construit le palais Garnier. Un cuvelage en béton est conçu pour résister à la pression des eaux d'infiltration, peut-on lire sur le site de la Bnf.

Ce lac, se retrouve par ailleurs dans le mythe du fantôme de l'Opéra, le roman de Gaston Leroux. Dans celui-ci, le fantôme se cache dans les profondeurs de l'Opéra où coule la Grande-Batelière, une rivière qui vient alimenter le lac souterrain. Si le cours d'eau est bien réel, il coule en réalité un peu plus loin.

Aujourd'hui, le lac est inaccessible au public, seuls les sapeurs-pompiers de Paris s'y entraînent. On peut toutefois le visiter virtuellement et à 360° avec le programme Google Arts et culture.

Sous l'Opéra Garnier se trouve un lac souterrain.
Sous l'Opéra Garnier se trouve un lac souterrain. © Capture Google Arts et culture.

>Le bunker de la gare de l'Est

Huit mètres sous terre, sous les voies de la gare de l'Est se trouve un vestige de la seconde guerre mondiale. Un lieu hors du temps, achevé au début de l'occupation allemande en 1941 et qui est resté quasiment intact. Ce bunker devait permettre de faire fonctionner la gare et d'ordonner le départ des trains en surface depuis un lieu sécurisé qui en réalité a très peu servi.

Dans ces 120m2 sous la surface se trouvent un poste de commandement mais aussi une salle de machine qui permettait au bunker d'être autonome en électricité. En pédalant sur un vélo installé à cet effet, on pouvait activer un générateur pour faire rentrer de l'air dans le bunker. Très rarement ouvert au public, Le Parisien avait pu visiter ce lieu secret comme en témoigne une vidéo du quotidien. 

>Les façades factices de la RATP

En se promenant dans la rue, rien ou presque ne distingue ces façades des autres. Au 145, rue La Fayette dans le 10e arrondissement, le bâtiment a tout d'un immeuble classique parisien. Pourtant derrière les balcons et les fenêtres pas de logements. C'est en réalité une façade factice derrière laquelle se cache en réalité une grande bouche d'aération du RER B. Il existe plusieurs de ces façades qui cachent des puits de ventilation dans Paris. En survolant ces adresses grâce à Google map, comme au 44 rue Aboukir, on peut se rendre compte qu'il n'y a aucun bâtiment derrière la façade.

Seul indice qui peut met la puce à l'oreille depuis la rue, des portes d'entrée sans poignées ni sonnette, comme le relève Brain magazine, qui rappelle également que dans son roman Le Pendule de Foucault, l'écrivain Umberto Eco comparaît ces bouches d'aération cachées à "la gueule des Enfers". Plus terre à terre, la RATP avait expliqué à 20minutes il y a quelques années que ces façades avaient été conservées dans le cadre d'un "enjeu urbanistique" pour "respecter l'architecture de la rue". 

>Le réservoir de Montsouris

Autre lieu étonnant, le réservoir de Montsouris, à proximité du parc du même nom dans le 14e arrondissement. Il est l'un des cinq réservoirs de la ville qui alimentent Paris en eau potable. Mais avec ses hautes voûtes, le réservoir de Montsouris, construit à la fin du 19e siècle, est une véritable cathédrale, qui stocke une eau cristalline. Comme les autres réservoirs, celui de Montsouris avait vocation à remplacer l'alimentation en eau en provenance de la Seine, qui devenait de plus en plus impropre, relate Paris Zigzag

Avec une capacité de 203.000 m3, il approvisionne à lui seul en eau potable 20% des Parisiens et lie en partie les 15 premiers arrondissements de Paris.

Le réservoir de Montsouris est une véritable cathédrale.
Le réservoir de Montsouris est une véritable cathédrale. © Patrick Kovarik - AFP

>Des carrières sous l'hôpital Cochin

Le sous-sol de Paris est un véritable gruyère. Les catacombes qui forment un vrai labyrinthe dans d'anciennes carrières en sont la preuve. Mais ces carrières se retrouvent aussi sous des bâtiments publics, comme l'hôpital Cochin, dans le 14e arrondissement.

Dans les entrailles de Paris, à plus de 20 mètres sous terre ces carrières de pierre ont été exploitées jusqu'au 18e siècle. Ces pierres ont notamment été utilisées pour la construction de Notre-Dame ou du Louvre relate un journaliste de Libération qui avait pu s'engouffrer dans les dédales de galeries. Des visites sont parfois organisées pour des petits groupe par la SEADACC, une association qui cherche à préserver le lieu. 

Carole Blanchard