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Culture

Cannes: un pur film d'action silencieux en compétition

Le réalisateur danois Nicolas Winding Refn (à droite) et l'un de ses acteurs, Ryan Gosling lors de la séance photo pour le film "Drive", à Cannes. Ce pur film d'action pour le moins silencieux suit un homme, cascadeur le jour et chauffeur pour le milieu l

Le réalisateur danois Nicolas Winding Refn (à droite) et l'un de ses acteurs, Ryan Gosling lors de la séance photo pour le film "Drive", à Cannes. Ce pur film d'action pour le moins silencieux suit un homme, cascadeur le jour et chauffeur pour le milieu l - -

CANNES (Reuters) - Les longs métrages qui s'affrontent pour la Palme d'or sont considérés comme des films d'auteur mais le Festival de Cannes...

CANNES (Reuters) - Les longs métrages qui s'affrontent pour la Palme d'or sont considérés comme des films d'auteur mais le Festival de Cannes s'est ouvert à une pluralité de genres, ce dont profite cette année "Drive".

Le réalisateur de ce pur film d'action est le Danois Nicolas Winding Refn, qui fait ses premiers armes sur la Croisette mais est loin d'être un débutant.

La trilogie "Pusher" (1996, 2004, 2005), "Bronson" (2009) et "Le guerrier silencieux" (2010) ont fait de lui un cinéaste qui compte même si cela ne lui assure pas forcément beaucoup d'argent pour réaliser, comme il l'a fait savoir vendredi en conférence de presse.

Le "driver" (joué par le comédien canadien Ryan Gosling) est un cascadeur le jour et un chauffeur travaillant pour le milieu la nuit. Il obéit à un code de conduite strict et est remarquablement peu bavard.

En cela, il fait penser au rôle silencieux qu'interprétait Alain Delon dans "Le Samouraï" (1967), de Jean-Pierre Melville, une référence qu'a d'ailleurs rappelée le cinéaste.

Mais à la différence du samouraï, le chauffeur ne restera pas seul. Il croisera la route d'une femme (interprétée par l'actrice britannique Carey Mulligan) et de son jeune fils et devra faire face aux conséquences d'un braquage qui tourne mal.

Qui dit film d'action dit violence, surtout dans le cinéma contemporain qui la montre parfois crûment ou en fait un sujet de plaisanterie. Et de la violence, "Drive" n'en manque pas.

"On peut dire que l'art est un acte violent en quelque sorte", a expliqué Nicolas Winding Refn. "J'ai lu, il y a quelques années, les contes de Grimm et j'ai pensé qu'il serait intéressant de faire un film comme un conte de fée et de s'inspirer de certains de ses caractères emblématiques".

La presse a plutôt bien accueilli "Drive" et dans ces conditions, il arrive souvent qu'on pose la question de la Palme d'or au réalisateur concerné.

"Si j'étais plus jeune, je serais très arrogant et dirais que la Palme d'or me serait très utile mais j'ai grandi et pour moi, ce qui compte n'est pas tant le résultat final mais tout ce qui s'est passé pour y arriver", a répondu Nicolas Winding Refn.

"Cela dit, Cannes est l'endroit où il faut être parce qu'il est peut-être le dernier à célébrer le cinéma comme art."

Il a été également demandé à Winding Refn de réagir à l'exclusion qui a frappé jeudi son compatriote Lars Von Trier, lui aussi en compétition avec "Melancholia".

"Je pense que ce qu'a dit Lars était tout à fait inacceptable et je ne ferai pas de commentaires sur son film car je ne l'ai pas vu", a-t-il dit. "Ça montre, à mon avis, qu'au Danemark on a une mentalité étroite et qu'on oublie parfois que le monde existe autour de nous. J'ai été tout à fait choqué par ce qu'il a dit".

"Drive" sortira en France le 5 octobre.

Avec Nicholas Vinocur, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Patrick Vignal