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Cannes: "Restless", une "love story" adolescente de Gus Van Sant

Le dernier long métrange de Gus Van Sant, "Restless", est une histoire d'amour et de mort entre deux adolescents incarnés par Mia Wasikowska et Henry Hopper. Le film, qui a été projeté jeudi à Cannes, n'est pas en lice pour la Palme d'or. /Photo prise le

Le dernier long métrange de Gus Van Sant, "Restless", est une histoire d'amour et de mort entre deux adolescents incarnés par Mia Wasikowska et Henry Hopper. Le film, qui a été projeté jeudi à Cannes, n'est pas en lice pour la Palme d'or. /Photo prise le - -

CANNES (Reuters) - Le réalisateur américain Gus Van Sant sait mieux que personne filmer l'adolescence tourmentée, ce dont témoigne son dernier long...

CANNES (Reuters) - Le réalisateur américain Gus Van Sant sait mieux que personne filmer l'adolescence tourmentée, ce dont témoigne son dernier long métrage, "Restless", une histoire d'amour et de mort projetée jeudi à Cannes.

Enoch (Henry Hopper, fils de feu l'acteur-réalisateur Dennis Hopper) a perdu ses parents dans un accident.

Annabel (Mia Wasikowska, l'"Alice au Pays des Merveilles" de Tim Burton), cancéreuse, n'a plus que quelques mois à vivre.

Tous deux se rencontrent à l'occasion d'un enterrement et c'est le début d'une "love story" poignante au cours d'un automne qui sera pour les deux tourtereaux tour à tour sombre et lumineux dans ce film qui n'est pas en lice pour la Palme d'or.

"J'ai été attiré par cette magnifique histoire d'amour, cette nouvelle relation qui se crée en dehors du cercle familial à un moment où il est impossible pour les membres de la famille d'affronter la tristesse due à la perte d'un être cher", explique Gus Van Sant dans les notes de production.

"Restless" s'inscrit dans la lignée des grandes histoires d'amour du cinéma telles que "Love Story", qui avait fait pleurer dans le monde entier en 1969.

Mais "Restless" est différent en ce qu'il met en avant deux personnages qui sont des enfants, déjà rudoyés par la vie.

L'enfance, et ses prolongements dans l'adolescence, sont une source d'inspiration intarissable pour Gus Van Sant depuis, au moins, "Elephant".

LA LUMIÈRE DE PORTLAND

Ce film, tourné pour la télévision et librement inspiré de la fusillade du lycée de Columbine (Ohio), valut à son auteur la Palme d'or et le Prix de la mise en scène en 2003.

Quatre ans plus tard, Gus Van Sant revenait à Cannes avec "Paranoid Park", autre regard sur l'adolescence et son mal être qui obtint le Prix du 60e anniversaire du festival.

A l'époque, L'Express avait demandé au cinéaste ce qui l'intéressait autant dans ce moment de la vie.

Gus Van Sant avait été assez évasif. "Disons que chaque période de la vie a son importance mais que celle-ci précisément synthétise peut-être des préoccupations qui accompagnent chacun dans son existence", avait-il dit.

Le cinéaste choisit ses jeunes acteurs avec soin. Notamment pour leur visage, que sa caméra et sa lumière rendent parfois angéliques. C'est le meilleur témoin de la fascination que l'enfance peut exercer sur l'artiste.

Gus Van Sant est l'un de ces rares cinéastes américains qui développe véritablement une oeuvre sans le secours, mais aussi sans les énormes entraves, de Hollywood.

Né dans le Kentucky mais installé depuis longtemps à Portland (Oregon), il choisit souvent de tourner ses films dans cette ville, dont la photogénie échappe aux grands studios.

C'est encore le cas pour "Restless", à qui la lumière de Portland apporte une touche poétique à cette histoire tragique.

"Restless" fera jeudi soir l'ouverture de la section officielle non compétitive Un Certain Regard. Il doit sortir en France le 21 septembre.

Wilfrid Exbrayat, édité par Yves Clarisse