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Culture

Cannes: Les films de Mike Leigh et Xavier Beauvois se détachent

Dans une sélection jugée de haut niveau, les films de Mike Leigh et de Xavier Beauvois sont les favoris de la presse. La palme d'or sera remise dimanche soir par le jury présidé par Tim Burton. /Photo prise le 11 mai 2010/REUTERS/Eric Gaillard

Dans une sélection jugée de haut niveau, les films de Mike Leigh et de Xavier Beauvois sont les favoris de la presse. La palme d'or sera remise dimanche soir par le jury présidé par Tim Burton. /Photo prise le 11 mai 2010/REUTERS/Eric Gaillard - -

par Wilfrid Exbrayat CANNES - La compétition du 63e Festival de Cannes était vendredi presque close et si l'incertitude demeure sur le palmarès...

par Wilfrid Exbrayat

CANNES (Reuters) - La compétition du 63e Festival de Cannes était vendredi presque close et si l'incertitude demeure sur le palmarès qu'annoncera dimanche le jury, les ?uvres de Mike Leigh et Xavier Beauvois ont les préférences de la presse.

Globalement, ce millésime est de bonne tenue, plusieurs films étant de très haut niveau.

Comme l'avait rappelé le délégué général Thierry Frémaux en avril, la liste des films en lice pour la Palme d'or ne fut pas facile à dresser en raison notamment de la crise économique, qui a aussi handicapé le septième art.

Elle ne comptait que 16 candidats à la date de la conférence de presse de présentation, en avril, avant l'arrivée de deux autres films puis, in extremis, de "Route Irish", de Ken Loach.

Si le jury présidé par Tim Burton suivait la presse dans ses choix - ce qui est loin d'être toujours le cas - il distinguerait "Another Year", du Britannique Mike Leigh et "Des hommes et des dieux", du Français Xavier Beauvois.

Ces deux longs métrages ont la préférence de la presse internationale, la presse française y ajoutant "Biutiful", du Mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu.

Mike Leigh fait énormément répéter ses comédiens avant de donner le premier coup de manivelle. Et le résultat est probant dans "Another Year", chronique douce amère de la vie quotidienne d'habitants de la banlieue londonienne.

L'une de ses actrices, Lesley Manville, figure en bonne place pour le Prix d'interprétation féminine.

Yun Junghee, qui joue une vieille dame atteinte d'Alzheimer à la recherche de l'inspiration poétique de "Poetry", de Lee Chang-dong, est également remarquable.

"Des hommes et des dieux", librement inspiré de la tragédie des moines de Tibéhirine, aborde avec retenue et pudeur un sujet difficile, au point que le film atteint parfois l'état de grâce.

Un Prix d'interprétation masculine collectif pour ses acteurs, emmenés par Lambert Wilson et Michael Lonsdale, est une hypothèse.

Autre candidat au Prix, l'Espagnol Javier Bardem, impressionnant dans "Biutiful". Le tueur psychopathe de "No Country for Old Men", des frères Joel et Ethan Coen, laisse ici la place à un homme qui ne vit que d'expédients mais qui est en dehors de cela un père exemplaire.

La paternité a d'ailleurs un thème majeur de ce 63e Festival de Cannes.

Un film tels que "L'homme qui crie", du Tchadien Mahamat-Saleh Haroun, qui a beaucoup ému le public, peut également espérer une distinction. Là encore, la figure paternelle est au c?ur d'une histoire dure, abordée avec une distance respectueuse, presque contemplative.

C'est aussi le retour remarqué de l'Afrique noire dans la compétition cannoise après 13 années d'absence.

"IL N'Y A PAS DE STARS !"

Deux films de la compétition n'ont pas encore été montrés: "Le projet Frankenstein", du Hongrois Cornel Mundruczo, et "L'Exode - Soleil trompeur 2", de Nikita Mikhalkov, un film qui a fortement déplu à une bonne partie de la critique russe.

Cannes c'est la cinéphilie, mais aussi le spectacle vivant et, de ce point de vue, l'édition 2010 aura laissé sur la faim bon nombre de festivaliers.

"Il n'y a pas de stars !", est une réflexion souvent entendue cette année du côté du Palais des festivals.

Une absence sans doute liée à la discrétion des Etats-Unis cette année sur la Croisette: un seul film en compétition, "Fair Game", de Doug Liman, qui n'a pas convaincu au point d'inquiéter un peu quant à la qualité de la production outre-Atlantique.

D'autant que les films à gros budget présentés hors compétition, que ce soit "Robin des Bois" ou "Wall Street - l'argent ne dort jamais" ont laissé la critique indifférente.

Un sort plus enviable a été réservé à "You Will Meet a Tall Dark Stranger" de Woody Allen, qui ne fait pas partie du tout Hollywood.

Son film, une réflexion douce-amère sur la vieillesse et la mort, n'a toutefois pas fait l'unanimité.

Edité par Yves Clarisse