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Culture

Cannes: deux films choc, Tilda Swinton brille

"We Need to Talk about Kevin", de la Britannique Lynne Ramsay, est un film dur, tournant autour d'un enfant qui est au mieux déséquilibré, au pire franchement sadique. L'actrice Tilda Swinton, vue dans "Broken Flowers" de Jim Jarmusch, porte le film à bou

"We Need to Talk about Kevin", de la Britannique Lynne Ramsay, est un film dur, tournant autour d'un enfant qui est au mieux déséquilibré, au pire franchement sadique. L'actrice Tilda Swinton, vue dans "Broken Flowers" de Jim Jarmusch, porte le film à bou - -

Après l'entrée en matière tout en douceur de Woody Allen la veille, les festivaliers ont reçu jeudi une violente douche froide avec les deux premiers films en compétition du 64e Festival de Cannes.

"We Need to Talk about Kevin", de la Britannique Lynne Ramsay, est un film dur, tournant autour d'un enfant qui est au mieux déséquilibré, au pire franchement sadique.

Les rapports entre Eva (Tilda Swinton, vue notamment dans "Broken Flowers", de Jim Jarmusch), et son fils sont calamiteux dès sa prime enfance.

Lynne Ramsay, qui n'avait plus tourné depuis "Le voyage de Morvern Callar" (2002), éclate l'histoire entre le passé et le présent avec comme moment charnière un événement irréparable causé à l'âge de l'adolescence par son fils (Ezra Miller, apparu plusieurs fois dans la série "Californication").

La réalisatrice reconstitue peu à peu le puzzle de cette histoire dure, tragique, dénuée de toute explication, portée à bout de bras par Tilda Swinton, mais filmée avec une recherche et un goût évidents de la mise en scène.

La réalisatrice s'est attaquée à un double tabou : dépeindre une relation mère-enfant fondée sur la haine et montrer un enfant puis un adolescent dont faire le mal semble l'unique raison d'être.

"Parfois, l'enfant naît et on ne sait pas qui est cet enfant", a-t-elle déclaré jeudi en conférence de presse. "C'est un film qui traite de la relation mère-fils... de culpabilité".

RÔLE EXIGEANT

Le film a reçu un accueil mitigé mais plus vivant que celui réservé à "Sleeping Beauty", première réalisation à l'esthétique glacée de la romancière australienne Julia Leigh, qui a suscité quelques huées dispersées et de timides applaudissements.

Lucy (Emily Browning) est une étudiante qui multiplie les petits boulots pour payer son loyer.

Elle répond un jour à une petite annonce pour jouer les "belles endormies" au profit de vieux messieurs qui peuvent faire ce qu'ils veulent de son corps nu et anesthésié par des sédatifs, sauf le pénétrer.

Mais Lucy veut savoir exactement ce qui se passe lorsqu'elle est inconsciente. Une petite caméra espion et un stratagème l'aideront à y voir plus clair.

Emily Browing a eu un rôle difficile à interpréter, qui l'a sollicitée énormément, en particulier physiquement.

Lors de la conférence de presse, elle a confié s'être inspirée de Charlotte Gainsbourg dans "Antichrist", un film de Lars von Trier en compétition à Cannes en 2009, dont le rôle était lui aussi extrêmement exigeant à tout point de vue.

Au point que Charlotte Gainsbourg était repartie avec le Prix d'interprétation féminine.