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Cancer du sein: deux fois plus de dépistages grâce à Angelina Jolie

Angelina Jolie lors de la promotion u film "Maléfique", le 28 mai 2014.

Angelina Jolie lors de la promotion u film "Maléfique", le 28 mai 2014. - Kevin Winter - Getty images - AFP

L'actrice Angelina Jolie a rendue publique sa double mastectomie préventive, intervenue au mois de mai 2013. Son geste de prévention contre le cancer du sein a fait des émules.

Elle a brisé un tabou et permis à deux fois plus de femmes britanniques de passer le cap du dépistage du cancer du sein héréditaire. En mai 2013, l’actrice américaine Angelina Jolie publiait une tribune dans le New York Times, intitulée "My medical choice". La compagne de Brad Pitt annonçait dans le quotidien américain qu’elle avait subi une ablation de la poitrine car elle abritait un gène défectueux (BRCA1) qui accroît le risque de cancer des ovaires et du sein. 

L'"effet Angelina Jolie"

Grâce à sa démarche, le nombre de tests et dépistages de cancers du sein a explosé en 2013 au Royaume Uni, comme en atteste une étude publiée vendredi dans la revue scientifique Breast Cancer Research. Les auteurs de l’étude n’hésitent d’ailleurs pas à parler de l’"effet Angelina Jolie". "Il est fréquent que l’actualité conduise à une augmentation ponctuelle de l’intérêt pour un sujet médical, mais il est rare que cet effet soit de longue durée", s’étonnent-il.

Les données recueillies dans 12 cliniques et 9 services génétiques ont montré que les aiguillages vers un service spécialisé ont été multipliés par 2,5 entre mai et juin et juillet 2013. Ils étaient encore deux fois plus élevés en octobre et de 32% supérieurs en décembre. Ces consultations spécifiques sont passées de 12.142 en 2012 à 19.751 en 2013.

Les demandes de tests génétiques ont également presque doublé, tandis que les demandes de mastectomie ont très nettement augmenté. Autre signe de l’"effet Angelina Jolie", les appels vers le numéro dédié au cancer héréditaire ont été multipliés par 10 outre-Manche, du jamais-vu. Les auteurs se félicitent également du fait que les patientes ont bien été orientées et que les consultations à mauvais escient sont resté stables.

Fait amusant, les chercheurs expliquent "certainement" cet impact "par son image glamour et sa relation avec Brad Pitt". D'après eux, "cela a pu réduire les craintes des patientes au sujet d’une perte de leur identité sexuelle après l’intervention chirurgicale".

Un phénomène international

Début septembre, des chercheurs de l'hôpital Sunnybrook à Toronto avaient présenté une étude qui comparait le nombre d'ordonnances rédigées pour des consultations pour dépister le gène BRCA au Canada, dans les six mois précédant et les six mois suivant la diffusion de la tribune d’Angelina Jolie. Là encore, les résultats ont presque doublé. 

Si aucune étude n’a été menée dans l’Hexagone, il semblerait que l’effet se soit aussi fait ressentir chez les Françaises. Au mois de juin, une onco-généticienne parisienne expliquait dans le Plus que les demandes de rendez-vous "se sont multipliées par deux, en particulier de la part de femmes se sachant concernées". Espérons que l'"effet Angelina Jolie" permette encore à de nombreuses femmes d'êtres suivies médicalement le plus tôt possible.

Aurélie Delmas