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"C'est insupportable": Evelyn Askolovitch, survivante de la Shoah, réagit aux attaques en Israël

Dans le livre "Se souvenir ensemble", le journaliste Claude Askolovitch et sa mère Evelyn Askolovitch échangent sur l'histoire de cette dernière, déportée à l'âge de 4 ans au camp de concentration de Bergen-Belsen en Allemagne.

Le 11 octobre, seulement quelques jours après les attaques du Hamas en Israël, sortait Se souvenir ensemble (Grasset). Dans ce livre, le journaliste Claude Askolovtich et sa mère Evelyn Askolovitch échangent sur l'histoire de cette dernière, déportée à l'âge de 4 ans au camp de concentration de Bergen-Belsen en Allemagne. Un récit qui prend une résonance particulière aujourd'hui pour la mère et le fils.

"Dans les premières heures j'ai refusé de dire que c'était comme la Shoah. Mais quand j'ai vu ce qui a été fait, je n'y croyais pas, je ne pensais pas que c'était possible", raconte Evelyn Askolovitch, invitée de BFMTV vendredi soir, deux semaines après les différentes attaques du groupe terroriste. "Cette guerre a changé quelque chose à l'intérieur des corps, de la tête des gens", poursuit la survivante, aujourd'hui âgée de 85 ans.

Claude Askolovitch abonde: "Il y a des connexions évidemment. Deux ans après sa sortie des camps, Evelyn, encore petite fille, et son père, dont la vie avait été détruite après la mort de sa femme là-bas, se trouvaient ensemble à Amsterdam lorsque la communauté juive, pratiquement annihilée par les nazis, célébrait la naissance de l'État d'Israël. Un État qui devrait être juste, moral et par lequel les juifs ne seraient plus massacrés."

"Tout ceci est horrible"

Evelyn Askolovitch est particulièrement touchée par la mort d'enfants. "Je ne le supporte pas, peut-être parce que j'ai été enfant dans les camps. C'est insupportable qu'on ait pris des enfants pour en faire des otages", affirme-t-elle. "Ma fille travaille en Israël dans une institution avec des enfants autistes. Elle a appris qu'une enfant qu'elle aimait beaucoup avait été assassinée avec sa grand-mère. Ce qui se passe est absolument insupportable", ajoute-t-elle.

"Tout ceci est horrible: les gens pris en otage, ceux qui ont été massacrés chez eux par le Hamas, la profanation des corps...", poursuit Claude Askolovitch, qui souligne cependant que "ce qui arrive aux Palestiniens à Gaza est également horrible".

Si en Occident "nous avons plus de mal à nous identifier" à la population palestinienne, il ne faut pas l'oublier, appelle le journaliste de 60 ans. "Tout ceci est une catastrophe mais dans la catastrophe il ne faut jamais oublier les enfants palestiniens et les parents palestiniens aussi", conclut-il.

Clément Boutin Journaliste BFMTV