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Culture

« Bretons ? C’est un lien social ! »

Les bretons débarquent à Paris le temps d'un weekend !

Les bretons débarquent à Paris le temps d'un weekend ! - -

Paris sera ce week-end la capitale de la Bretagne. Les Bretons de Paris se sont donné rendez-vous pour la Breizh Touch, manifestation regroupant plusieurs événements autour de la celtitude. Rencontre avec Yann Le Guellaff, président de l’Association des Cadres Bretons.

RMC.fr : Dans quel état d’esprit votre association prépare-t-elle la Breizh Touch 

Yann Le Guellaff : La Bretagne a été très dynamique et elle a besoin d’un second souffle. La Breizh Touch va être un déclencheur d’un souffle nouveau. Il y a des sujets de préoccupations sérieux d’un point de vu économique : l’avenir de l’agriculture, de l’agro alimentaire, de l’automobile, des nouvelles technologies… Après les télécommunications que va-t-on faire ?

RMC.fr : à quoi sert une association comme la vôtre ?

Y.L.G : L’ACB fête ses 45 ans cette année. Il y a 45 ans, le but de l’association était, par le biais de hauts fonctionnaires, patrons et industriels et de cadres supérieurs, de mener un travail de lobbying à Paris. Par exemple, pour convaincre les autorités parisiennes de construire un centre de télécommunication à Lannion. Pour résumer, le but est de mobiliser l’énergie des bretons du monde entier, au profit de la Bretagne. Je parle ici des bretons de cœur. Quand on parle des bretons parisiens, ce sont avant tout des gens qui sont attachés à la Bretagne. Il y a un sentiment culturel, c’est ce lien qui nous unis. C’est une sorte de sésame, de connivence, parce qu’on partage un attachement commun…c’est un lien social, la « Bretonnitude » !

RMC.fr : Pourquoi la Breizh Touch ?

Y.L.G : Plus le monde devient atomisé, et plus on a besoin de ressentir une notion de village, de racines, un sentiment d’appartenance. On revient d’autant plus sur cette notion de réseau. Mais un réseau ne commence à avoir de l’importance qu’à partir du moment où on peut le quantifier. Une manifestation comme la Breizh Touch avec Breizh-sur-Seine, fait que tout compte fait on s’aperçoit du nombre. Breizh-sur-Seine est un catalyseur.

RMC.fr : On naît breton ? A vous écouter, on le devient plutôt ?

Y.L.G : On est breton quant on quitte la Bretagne. Car quand on est à l’intérieur de la Bretagne, on est de Vannes, de Brest, de Nantes, de Rennes, de Saint-Malo. Mais quand on sort de la Bretagne, on est breton ! Il y a une frontière symbolique, psychologique. Il y a un an et demi, j’étais au Cameroun, je rencontre un Camerounais et sa femme d’origine française. Quand il a su que j’étais breton, sa femme a tout de suite enchainé en disant : « C’est parti, on ne va plus pouvoir l’arrêter ! » C’était un camerounais qui n’était pas retourné en Bretagne depuis 17 ans, après y avoir passé près de 11 ans. Cette région, elle marque les gens. On se sent fier de la Bretagne.

RMC.fr : Votre histoire avec la Bretagne ?

Y.L.G : Mon grand-père était breton de naissance. En 1911, sa commune lui a payé des études de typographe à Paris, à l’école rue Saint-Jacques. Ensuite pour des raisons économiques, il s’est installé en région parisienne pour trouver du boulot. Mais, pour tous les mariages, enterrements, baptêmes, communions on allait en famille soit à Nantes, soit à Carhaix voir de la famille. A Poissy aussi (dans la région parisienne) voir des cousins. Il y a beaucoup de colonies bretonnes près d’Argenteuil. Montigny le Bretonneux vient de la présence de bretons dans cette région. Ils construisaient les lignes de chemins de fer en région parisienne.

RMC.fr : Votre Bretagne personnelle, elle se trouve où ?

Y.L.G : Je suis un amoureux du Mont Saint Michel… Vous me direz que c’est en Normandie ! Attention, le Mont à toujours été défendu par les Malouins. Mais j’aime beaucoup Dinard et Dinan parce que j’ai mes habitudes là-bas. Mes enfants aiment bien aller là bas. D’ailleurs ils se sentent bretons. Ils s’appellent Loïck et Pierrick et ils aiment aller en Bretagne ! C’est chargé de pleins de valeurs positives.

RMC.fr : Si vous deviez définir la Bretagne en 5 termes…

Y.L.G : Des valeurs, un accueil, la beauté, des racines, du caractère ! Le caractère breton, l’orgueil breton, se voit très souvent chez certains patrons français comme Bolloré ou Pinault. C’est un caractère affirmé.

Les 5 temps forts de Breizh Touch

Ø Breizh sur Seine : jusqu’à dimanche 23 septembre, quai Saint Bernard (5ème )

Sur plus d’un kilomètre de quai, la Bretagne s’installe et fait découvrir la région. Une immersion de la haute technologie au service de la pêche et du nautisme à l’observation des fonds abyssaux, en passant par des dégustations de poissons. La Bretagne se met en scène à travers des expositions inédites.

Ø L’Arvest Festival : Samedi 22 septembre. De 20h à 5h.

La Cigale, le Rex Club, la Maroquinerie. La Bretagne, terre de festival : Les vieilles charrues, Art Rock, les tombées de la Nuit, Astropolis, les Transmusicales, le Bout du Monde, l’Atlantique Jazz festival et la route du Rock programment 23 groupes qui se produiront dans ces clubs parisiens.

Ø Breizh Numérique : Samedi 22 Septembre. Maison de la Bretagne (rue de l’arrivée, 15ème)

Grands groupes, PME, chercheurs travaillent sur la télévision de demain et les nouvelles technologies de communication mobiles. Ces recherches seront à disposition du public. Un voyage virtuel de l’île de Groix aux stades de foot bretons…

Ø Cyber Fest Noz : Vendredi jusqu’à 1h (Zénith, 19ème)

A la Villette, petits et grands pourront se réunir pour danser au rythme des groupes traditionnels bretons. Un événement retransmis en duplex (Haute définition) sur Internet et téléphone mobile à travers le monde.

Ø Breizh Parade : Dimanche 23 Septembre de 12h à 13h30 (Champs Elysées)

Binious, bombardes et percussions… autour d’instruments typiques, 2400 musiciens et 600 danseurs vont réveillé la plus belle avenue du monde. Les bagadous vont mettre de l’ambiance sur de la musique celte.

Stanislas Bertin