BFMTV
Culture

Boris Cyrulnik : "Sauve-toi, la vie t’appelle"

BFMTV
Boris Cyrulnik est neuropsychiatre, psychanalyste, enseignant et écrivain. Il a développé le concept de résilience. Il publie jeudi "Sauve-toi, la vie t'appelle", où il raconte pour la première fois son histoire d’enfant caché pendant la guerre.

"Mon histoire a commencé ce jour-là, et cet évènement a organisé tout le reste de mon développement". Ce jour-là, en 1943, Boris Cyrulnik a six ans et habite Bordeaux avec ses parents. La Gestapo vient chercher sa famille. Il parvient à fuir et à se cacher, pour échapper aux Allemands. Ses parents, eux, n’y arriveront pas. Ils mourront tous les deux en déportation. C’est cette histoire tragique que raconte pour la première fois le psychanalyste et écrivain dans ses mémoires, Sauve-toi, la vie t’appelle (Odile Jacob).

Dans son livre, Boris Cyrulnik revient sur chacun de ses souvenirs, et découvre que parfois, ils ne correspondent pas à la réalité. "La mémoire permet de donner cohérence. Quand le réel est fou – ce qui était le cas à l’époque – on lui donne cohérence dans une représentation dans laquelle on arrondit les angles, on la modifie", explique-t-il sur le plateau de BFMTV. Il évoque le concept de résilience, le processus qui permet de renaître d’un traumatisme.

Et pourtant, Cyrulnik est le premier à reconnaître que vivre la guerre à six ans, "ce n’était pas dur. Pendant la guerre, il y avait d’un côté les méchants – les allemands et la Gestapo – et les gentils qui m’entouraient, me souriaient, pour me protéger des méchants."

Comme de nombreux réfugiés, Cyrulnik s'est tu après la guerre. Son histoire est désormais connue de tous.