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Culture

Bordeaux: évacuation du Grand-Théâtre occupé, des incidents

Des manifestants, le 15 mars 2021, devant le Grand-Théâtre de Bordeaux.

Des manifestants, le 15 mars 2021, devant le Grand-Théâtre de Bordeaux. - Philippe Lopez - AFP

A Bordeaux, le Grand-Théâtre, occupé par des intermittents depuis le 15 mars dernier, a été évacué ce mercredi 24 mars.

La mairie de Bordeaux a fait évacuer mercredi le Grand-Théâtre de la ville, occupé depuis le 15 mars, la police municipale autorisant les sorties mais bloquant l'entrée, une opération émaillée de quelques incidents, a constaté l'AFP.

"Il n'y a plus d'occupants à l'intérieur", a assuré le maire écologiste Pierre Hurmic à la presse à la mi-journée.

Dans un communiqué, le maire écologiste Pierre Hurmic a expliqué que les "activités artistiques et la sécurité des lieux n'étaient plus garanties à ce jour", demandant aux occupants de "quitter le Grand-Théâtre sans délai".

Le Grand-Théâtre de Bordeaux, monument fin XVIIIe au coeur de la capitale girondine, avait été occupé le 15 mars par des intermittents du monde de la culture, avec le soutien de la CGT.

Lutte contre la précarité

Néanmoins, de nouveaux occupants étaient arrivés le 18, dont les revendications étaient plus proches de la "convergence des luttes" et de la lutte contre la précarité, amenant les précédents occupants à quitter les lieux.

"Force est de constater aujourd'hui que cette occupation ne s'inscrit plus dans la revendication nationale des acteurs culturels et que les occupants ne sont pas en mesure de garantir les conditions sanitaires et de sécurité initiales qui avaient été convenues avec la direction de l'Opéra", explique la mairie dans un communiqué, estimant que "les jauges et les gestes barrières ne sont pas respectés". "De plus, les occupants ne contrôlant pas les entrées et les sorties, la circulation dans les lieux n'est absolument plus maîtrisée", ajoute la mairie.

Une demande d'expulsion a par ailleurs été déposée par la présidence du Grand-Théatre, dédié à l'art lyrique et à la danse, auprès du tribunal administratif.

Jets de gaz lacrymogène

Mercredi matin, plusieurs agents de police municipale étaient postés devant les portes vitrées du Grand-Théâtre. "Personne ne rentre et ceux qui veulent sortir, sortent" mais toute sortie est "définitive" a expliqué un agent. Une centaine de manifestants se sont rassemblés devant l'édifice, bloquant la circulation des tramways. Certains ont tenté de rentrer de force mais ont été repoussés par la police municipale qui a fait usage de gaz lacrymogène.

"Des policiers ont gazé, il y a eu des coups de matraque. Je suis encore sous le choc. C’était brutal", a déclaré l'un des occupants à sa sortie du théâtre.

Aristide, 20 ans, intermittent du monde du cirque, a expliqué faire partie de la trentaine d'occupants qui avaient en fait décidé de partir ce matin-là : "On voulait sortir ensemble la tête haute. On était une trentaine. Dehors, ils ont choisi sans nous prévenir de forcer. Il n’y a plus personne dedans je crois. C’était brutal mais dans les deux sens. Les flics ont répondu. Il y a eu du gaz et des coups".

Réouverture des lieux culturels

De l'emblématique Théâtre de l'Odéon à Paris, à de nombreux théâtres dans toute la France, des intermittents et des étudiants occupent des établissements culturels pour réclamer notamment la réouverture des lieux culturels, fermés depuis novembre 2020, pour raisons sanitaires.

Le mouvement parti le 4 mars du Théâtre de l'Odéon à Paris a eu un effet boule de neige depuis. Au moins 45 salles sont occupées à travers la France et "ça s'élargit d'heure en heure", indiquait la CGT Spectacle le 16 mars dernier.

A Bordeaux, plusieurs plusieurs dizaines de personnes ont investi le Grand-Théâtre, le 15 mars, en fin d'après-midi. La mairie, qui gère ce monument historique, avait alors demandé le respect d'une jauge de 30 personnes.

M. R. avec AFP