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Culture

Benjamin Millepied, le glamour et la danse

Benjamin Millepied a été nommé directeur de la danse à l'Opéra de Paris en 2014

Benjamin Millepied a été nommé directeur de la danse à l'Opéra de Paris en 2014 - Martin Bureau - AFP

Alors que Benjamin Millepied pourrait faire ses adieux à l'Opéra de Paris où il est directeur de la danse depuis, retour sur le parcours de ce chorégraphe singulier.

Benjamin Millepied, le directeur de la danse à l'Opéra de Paris qui pourrait quitter cette institution prestigieuse, affiche une longue carrière de danseur et chorégraphe bâtie des deux côtés de l'Atlantique et une notoriété mondiale depuis son mariage avec l'actrice Natalie Portman.

Nommé en 2013 à la tête du prestigieux ballet à seulement 35 ans - il en a aujourd'hui 38 - Benjamin Millepied a indéniablement apporté une touche glamour à la prestigieuse institution, mais a peut-être sous-estimé les pesanteurs du poste. 

Sa participation à des campagnes de publicité, sa chorégraphie en ouverture du dernier festival de Cannes où Natalie Portman présentait son premier film ont pu agacer. Ses déclarations très critiques sur le ballet qu'il dirige dans un récent documentaire diffusé sur Canal+ ont choqué: il déplorait l'absence de "plaisir" dans le corps de ballet qu'il assimilait à "du papier peint".

Une carrière des deux côtés de l'Atlantique

Animé d'une belle énergie, Benjamin Millepied a pourtant amorcé une petite révolution depuis son arrivée en novembre 2014. Très investi dans la santé des danseurs, il fait changer les parquets pour ménager leurs articulations et fait venir des spécialistes de la santé du sport. Le versant "glamour" du couple qu'il forme avec Natalie Portman n'est sans doute pas pour rien dans l'afflux de mécénat, notamment grâce à l'instauration d'un gala de début de saison.

Ce brun gracile à l'éternelle barbe de trois jours est initié tout petit à la danse par sa mère, professeur de danse contemporaine et africaine. Il passe une partie de son enfance au Sénégal, entre au Conservatoire national de Lyon et part pour New York à seulement 15 ans, pour étudier à la prestigieuse école du New York City Ballet. C'est Jerome Robbins, le chorégraphe de West Side Story, qui le distingue parmi les élèves et lui donne son premier rôle.

Nommé danseur étoile ("principal dancer") au New York City Ballet en 2002, il interprète les grands ballets de George Balanchine, Jerome Robbins, Peter Martins, mais aussi des créations plus contemporaines comme La Stravaganza d'Angelin Prejlocaj. -

Black Swan, le tournant

Toute en continuant de danser les premiers rôles, il démarre une carrière de chorégraphe avec Triple Duet en 2002. Tout s'accélère en 2009 lorsque Benjamin Millepied est engagé comme consultant chorégraphe et acteur sur le film Black Swan de Darren Aronofsky. Il rencontre sur le film Natalie Portman, avec qui il a un petit garçon, et qu'il épouse le 4 août 2012 sur la côte de Big Sur en Californie. Benjamin Millepied bascule alors de la côte Est à la côte Ouest des Etats-Unis, où il lance sa propre compagnie, "L.A. Dance Project", à Los Angeles.

En dix ans, il a signé plus d'une vingtaine de pièces, y compris pour l'Opéra de Paris, où il crée Amoveo (2006) avec les étoiles Nicolas Le Riche et Aurélie Dupont, Triade (2008) avec notamment Marie-Agnès Gillot et Daphnis et Chloé en mai 2014, peu après sa nomination. Sa danse se caractérise à la fois par une belle énergie et par une grande sensualité dans les pas de deux "amoureux". Sa programmation à l'Opéra de Paris a fait la part belle aux grands maîtres du ballet américain: Jérôme Robbins, George Balanchine, et à la jeune garde contemporaine: Justin Peck, Wayne McGregor, Boris Charmatz.

Un départ de l'Opéra devrait lui permettre de retrouver sa compagnie basée à Los Angeles, où Natalie Portman pourra conduire plus facilement sa carrière internationale. La comédienne, qui professait un véritable engouement pour Paris à ses débuts, a déchanté avec les attentats parisiens. Elle confiait en mai 2015 à la revue The Hollywood Reporter s'être rendue compte "à quel point nous sommes différents culturellement, profondément différents" et avouait sa nervosité sur les attentats.

F.M. avec AFP