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Culture

Au cimetière de Charleville-Mézières, Arthur Rimbaud continue à recevoir du courrier

127 ans après sa mort, le poète Arthur Rimbaud reçoit toujours deux à trois lettres par jour dans une boîte aux lettres dédiée du cimetière de Charleville-Mézières, dans les Ardennes, où il est enterré. Une de nos équipes s'est rendue sur place en ce début de semaine.

Arthur Rimbaud n'a pas toujours eu des mots très tendres dans ses poèmes pour sa ville natale, brossant notamment les "mesquines pelouses" de la Place de la Gare de Charleville-Mézières et leurs "bourgeois poussifs". C'est pourtant là qu'il repose, inhumé, aux côtés de sa sœur Vitalie, dans l'un des plus vieux cimetières de la ville, bien qu'il soit mort à Marseille le 10 novembre 1891.

Et c'est aussi là, et plus précisément dans une boîte aux lettres prévue à cet effet, que vient le trouver, enjambant les 127 ans qui déjà nous séparent de sa mort, le courrier de ses admirateurs, comme a pu le constater une de nos équipes dans un reportage diffusé ce mercredi. 

Le gardien des lieux, Bernard Colin, reçoit deux à trois plis par jour. Et il conserve tout. "Ce sont des souvenirs de six mois, des petits poèmes, des mots de tendresse, des photos. On trouve de tout. Même des bouteilles de bière, souvent vides", a-t-il expliqué devant nos caméras. 

"Nous sommes quelques-uns à croire sans preuve le bonheur possible avec toi"

Lucille Pennel est directrice du musée Rimbaud de Charleville-Mézières. Elle a résumé le lien entretenu par l'"Homme aux semelles de vent" avec ses racines ardennaises: "Il est né là, il y a passé les 17 premières années de sa vie. Après, il part un peu en vadrouille entre Paris, Bruxelles, Londres… mais il est toujours revenu à Charleville-Mézières car sa famille y était."

S'il est toujours revenu sur le sol maternel, au point d'y gésir pour toujours, c'est bien par ses fuites aventureuses, poétiques ou biographiques, que l'auteur est resté dans les esprits. "Tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud!" écrivait ainsi le poète René Char, ajoutant aussitôt: "Nous sommes quelques-uns à croire sans preuve le bonheur possible avec toi." Les lettres du cimetière de Charleville-Mézières le démontrent.

Robin Verner