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« Après l’"hommage-parade" aux Invalides, on n’a plus rien ! »

Ce mardi, le président Sarkozy assistera à une cérémonie d'hommage aux 7 soldats français tués la semaine dernière en Afghanistan.

Ce mardi, le président Sarkozy assistera à une cérémonie d'hommage aux 7 soldats français tués la semaine dernière en Afghanistan. - -

Peu avant la cérémonie aux Invalides ce mardi en l’honneur des soldats morts récemment en Afghanistan, la mère de Nicolas, tué en 2008 dans ce pays, explique avec amertume, pourquoi elle est partagée à propos de cet hommage de la Nation aux soldats morts au combat.

Les corps des sept soldats français tués la semaine dernière en Afghanistan ont été rapatriés ce lundi en France, à l'aéroport d'Orly, où Nicolas Sarkozy s'est rendu pour leur rendre hommage. Des honneurs funèbres militaires leur ont été rendus lors d'une cérémonie qui s'est déroulée dans la plus stricte intimité en compagnie des proches des victimes, du chef de l'Etat, du Premier ministre François Fillon et du ministre de la Défense Gérard Longuet.

A partir de 11h ce mardi, le président français assiste à une cérémonie aux Invalides pour ces soldats. L'un d'entre eux avait été tué accidentellement le 11 juillet, cinq l'ont été le 13 lors d'un attentat et un dernier le 14 dans un affrontement.

« Nos militaires le méritent, mais… »

Françoise Bontemps est la maman de Nicolas, 25 ans, tombé dans une embuscade en août 2008 en Afghanistan et qui avait connu le même hommage aux Invalides. Encore très ébranlée par la perte de son fils, elle explique sur RMC, avec beaucoup d'amertume, pourquoi elle est partagée à propos de cet hommage de la Nation aux soldats morts au combat : « Nos militaires le méritent. Moi, on m’aurait donné le choix, je n’aurais pas accepté les Invalides. C’est une grande cérémonie nationale, ça veut dire que ce jour-là, le président de la République, tous les ministres… de la parade ! Mais après, qu’est-ce qu’on a ? On n’a plus rien ! Je survis, avec le souvenir de mon fils… »

« Sa concubine a été prise en charge »

Après de tels drames, l'armée aide financièrement et moralement les conjoints des victimes, comme le souligne le colonel Patrick Poitou, chef de corps du 17e Régiment du génie parachutiste (RGP) de Montauban. Il prend l'exemple de la compagne du caporal chef Nunès-Patégo, tué début juin en Afghanistan : « Tous les militaires ont un contrat décès-invalidité ; ce qui en principe soulage grandement les familles sur les contingences matérielles. Sa concubine a été prise en charge ; on a proposé à madame Nunès-Patégo, si elle le souhaite, de devenir fonctionnaire de la défense. Et au régiment, nous avons beaucoup de veuves d’anciens sous-officiers ou d’officiers qui sont morts. Et nous avons également des sous-officiers ou des officiers qui ont été blessés ».

La Rédaction, avec Jean-Wilfrid Forquès