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Culture

Annonce de la mort de Pascal Sevran : que s’est-il passé ?

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Lundi à 19h, Europe 1 et France 2 ont annoncé en direct la mort de l’animateur Pascal Sevran, alors que celui-ci, certes gravement malade, était bel et bien vivant. Retour sur les dérapages d’une course au scoop.

Surprise dans les rédactions lundi à 19h : dans son journal, la radio Europe 1 annonce la mort de l’animateur de « La Chance aux chansons » Pascal Sevran. Une annonce suivie d’un long « papier » en direct, retraçant le parcours de l’animateur, malade depuis quelques temps. Dans la foulée, Laurent Ruquier, en direct sur France 2, fait la même annonce, tout comme Jean-Marc Morandini sur Direct 8. Cependant, l’AFP (Agence France Presse alimentant généralement les rédactions en communiqués officiels), ne publie aucune dépêche sur la mort de l’animateur. Le journal de 20 heures approchant, la rédaction de France 2 contacte la direction de France Télévisions pour savoir si elle doit préparer un sujet pour le JT du soir. C’est la direction de France Télévisions qui, après avoir contacté les proches de l’animateur, démentira le décès dans un communiqué. Tour à tour, les médias ayant relayé la fausse information s’excusent. A noter que les sites Internet ayant annoncé la mort de Pascal Sevran sont Pure-People et Wikipédia, encyclopédie généraliste alimentée bénévolement par les internautes, dans la foulée d’Europe 1.

Reste la question suivante : comment un tel couac est-il possible ?

Dans la soirée, Europe 1 a publié un communiqué officiel d’excuses sur le site de la station : « Depuis le milieu de l'après-midi Europe 1 avait, de sources concordantes journalistiques généralement sûres et fiables, des informations sur la disparition de Pascal Sevran. A plusieurs reprises, Europe 1 a tenté de joindre la famille de Pascal Sevran sans y parvenir. Jusqu'ici Europe 1 n'avait pas de raison de douter de ces sources et regrette sincèrement que ces propos aient pu affecter Pascal Sevran, ses proches et ses auditeurs ». D’après les témoignages à l’intérieur de la station, il semble que ce soit Jean-Pierre Elkabbach, président d’Europe 1, qui, peu avant le journal de 19h, a donné lui-même l’ordre de donner cette information, se basant sur ces fameuses sources « concordantes journalistiques généralement sûres et fiables ».

Une fois le communiqué de France Télévisions publié, démentant l’information, la rédaction d’Europe 1 fait part, à travers la SDR (Société Des Rédacteurs), de son désarroi et demande des explications au président Jean-Pierre Elkabbach. Devant la SDR, celui-ci a déclaré « assumer personnellement une erreur collective ». Une explication loin de satisfaire des journalistes encore sous le choc. La SDR s’est alors fendu d’un communiqué : « Ces explications n'ont pas convaincu la rédaction, qui réfute totalement l'idée d'une « responsabilité collective » invoquée par le président d'Europe 1. Il apparaît que la responsabilité de Jean-Pierre Elkabbach est directement engagée dans cette annonce erronée ».

Face à la grogne, Jean-Pierre Elkabbach a donc dû modifier son discours devant une assemblée générale tenue hier dans les locaux de la station. Il a alors, selon un nouveau communiqué de la SDR, tenu ces propos : « j'assume cette erreur », « je m'en sens responsable », « je ne dilue pas mes responsabilités (...) il n'y a pas de responsabilité collective ». Un mea culpa qui a contenté la rédaction, même si cette « faute » risque de laisser des traces.

La rédaction