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Adieux hippiques de Gaultier à Hermès sur un air de tango

Chevaux, cavalières, bustiers en cuir et air de tango : Jean-Paul Gaultier a fait ses adieux mercredi à Hermès après une "histoire d'amour" de sept ans en dévoilant une collection raffinée au dernier jour de la semaine parisienne de la mode. /Photo prise

Chevaux, cavalières, bustiers en cuir et air de tango : Jean-Paul Gaultier a fait ses adieux mercredi à Hermès après une "histoire d'amour" de sept ans en dévoilant une collection raffinée au dernier jour de la semaine parisienne de la mode. /Photo prise - -

par Marine Pennetier, PARIS (Reuters) - Chevaux, cavalières, bustiers en cuir et air de tango : Jean-Paul Gaultier a fait ses adieux mercredi à...

par Marine Pennetier,

PARIS (Reuters) - Chevaux, cavalières, bustiers en cuir et air de tango : Jean-Paul Gaultier a fait ses adieux mercredi à Hermès après une "histoire d'amour" de sept ans en dévoilant une collection raffinée au dernier jour de la semaine parisienne de la mode.

Nommé en 2003 à la surprise générale par l'ancien directeur d'Hermès Jean Louis-Dumas, le créateur parisien est parvenu, collection après collection, à dépoussiérer le prêt-à-porter féminin de la maison en y introduisant sa touche transgressive tout en respectant l'ADN du 24, rue du Faubourg Saint Honoré.

Le "coeur serré comme à toute fin de défilé", Gaultier a évoqué la "belle aventure" vécue avec Hermès.

"Les histoires d'amour durent trois, sept ou 13 ans. Moi, ça a été sept ans et c'est merveilleux", a-t-il dit.

"J'ai pu entrer dans une maison merveilleuse avec M. Jean-Louis Dumas, ça m'a permis de connaître moi le banlieusard d'Arcueil le faubourg St Honoré", a-t-il ajouté.

"Je suis assez satisfait de mon travail parce que je pense que j'ai assez respecté les codes de la maison tout en ne me trahissant pas".

La présentation du vestiaire printemps-été 2011 dans un hangar feutré parisien n'a pas dérogé à la règle en mettant en scène des cavalières sensuelles et élégantes.

Le lever de rideau dévoile un manège de terre rouge où une demi-douzaine de cavaliers tournent majestueusement sous d'immenses lustres, faisant résonner les sabots de leur monture avant l'apparition de Karlie Kloss, sublimée dans une tenue de cavalière moulante en cuir noir.

La démarche assurée, la modèle américaine coiffée d'un chapeau de gaucho argentin avance sur le podium, jouant de sa cravache.

CUIR ET SHORT D'ÉQUITATION

Chaussée de bottes cavalières ou perchée sur des chaussures en cuir croisé, la femme Hermès porte fièrement tresse et chapeau. Ses pantalons se portent hauts et se marient à des bustiers de cuir noir qui s'invitent sur les robes et les tops.

Des pièces orange Hermès et un peu de galuchat illuminent un vestiaire confectionné dans une palette de couleurs allant du noir au beige en passant par le caramel.

Comme à son habitude, l'enfant terrible de la mode prend des vrais vêtements pour mieux les détourner. Sous ses mains, la traditionnelle culotte d'équitation devient short.

Farida Khelfa, ancienne mannequin et amie du créateur, clôt le défilé en jetant son chapeau devant les photographes avant d'être rejointe par Jean-Paul Gaultier, une rose rouge à la main.

Patrick Thomas, gérant du groupe de luxe, a salué un "bouquet final émouvant".

"Ça a été très émouvant, j'ai trouvé qu'il y avait dans ce défilé un condensé magnifique de tout ce que Jean-Paul Gaultier a apporté à Hermès, la légèreté, la créativité, la transgression, l'audace et en même temps une élégance follement Hermès", a-t-il dit à Reuters à la fin du défilé.

Interrogé sur le successeur de Gaultier, l'actuel directeur artistique de Lacoste Christophe Lemaire, il n'a pas fourni de détails sur la ligne à venir.

"Chez Hermès, tout change tout le temps mais rien ne change jamais. Le nouveau directeur artistique va tout changer mais ne changera rien. Vous découvrirez en regardant le défilé", a-t-il prédit.

Avec Astrid Wendlandt, édité par Elizabeth Pineau