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Culture

15e biennale d'art contemporain à Lyon: cinq œuvres à voir

La 15e édition de la Biennale change de lieu cette année. Les artistes ont posé leurs œuvres dans la friche des anciennes usines Fagor à Gerland.

Amateurs d'art contemporain ou simple curieux, vous avez jusqu'au 5 janvier 2020 pour découvrir les œuvres spectaculaires de la 15e édition de la Biennale d'art contemporain. Cette année, la manifestation quitte la Sucrière pour s'installer dans la friche industrielle des anciennes Fagor, dans le quartier de Gerland.

Des artistes venus du monde entier

Intitulé "Là où les eaux se mêlent", un titre emprunté à un poème de Raymond Carver en écho à la géographie de Lyon où se rejoignent le Rhône et la Saône, la 15e édition accueille une cinquantaine d'artistes internationaux sur 29.000 mètres carrés. C'est l'équipe du Palais de Tokyo, à Paris, qui assure le commissariat de l'édition 2020 et a parcouru le monde pour dénicher les artistes exposés.

Venant de Bangkok, Buenos Aires, New York, Johannesburg, Mexico, Moscou ou Rome, mais aussi de Paris, Lyon ou Saint-Étienne, les artistes ont été invités à concevoir des oeuvres "in situ" en tenant compte de l'histoire et de l'architecture des lieux. Voici les œuvres qui ont retenu notre attention.

  • L'installation "Tetzahuitl" du Mexicain Fernando Palma

L'artiste mexicain, ancien ingénieur, donne vie à 43 robes d'enfants qui montent et descendent du plafond jusqu'à frôler les visiteurs à l'aide d'un système robotique. Se mêlent à l'installation des fers à repasser et des mains qui applaudissent, en référence au passé des usines Fagor-Brandt dans lesquelles les ouvriers fabriquaient des machines à laver.

  • Le mythe de Prométhée revisitée par Thomas Feuerstein

L'artiste autrichien, qui mélange art, technologie et science, présente "Prometheus Delivered". Cette statue en marbre du titan grec enchaîné dont le foie est dévoré par un aigle va se transformer au fil des semaines, grignotée par des bactéries. En parallèle, des cellules hépatiques humaines, qui sont nourries des mêmes bactéries, vont permettre de cultiver un foie artificiel pour le Prométhée. Elles sont par la suite fermentées et distillées pour produire une boisson alcoolisée.

  • La cuisine "cristallisée" de Bianca Bondi

L'artiste, né en Afrique du Sud et qui vit à Paris, a imaginé une cuisine entièrement cristallisé sous un manteau de sel. Au fil des semaines, rongé par l'oxydation, les ustensiles vont se modifier pour changer de couleur et s'évaporer peu à peu. Cette œuvre est également un clin d'œil à la production d'électroménager des Usines Fagor.

  • Le canal phosphorescent de Minouk Lim

L'artiste Sud-coréenne a pris possession des anciennes Usines Fagor avec une source d'eau chaude qui serpente à travers la friche. Sur ce canal phosphorescent progresse une boule de flipper géante, tandis qu'au bord de l'eau un costume traditionnel coréen semble attendre une lavandière.

  • Le gigantesque tunnelier de Sam Keogh

Artiste irlandais, Sam Keogh s'est emparé d'une immense tête d'abattage d'un tunnelier pour bâtir une installation faite de sculptures, de collages et de vidéos. Haut de 10 mètres, le tunnelier attire tout de suite l'attention.

On aurait aussi pu citer "Elastic Bonging", œuvre dans laquelle évolue des danseurs emprisonnés dans des membranes textiles suspendues au plafond, les sculptures de corps mutants de Rebecca Ackroyd, ou "Evian Waters" de Pamela Rosenkranz, qui propose un cercle de talc et poudre rose sur lequel est versé chaque jour de l'eau minérale pour créer des rigoles et des cratères.

Benjamin Rieth