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Charcuterie, chips, pizzas... Un rapport alerte sur les sucres cachés dans notre alimentation

Du sucre se cache bien souvent dans la charcuterie. (photo d'illustration)

Du sucre se cache bien souvent dans la charcuterie. (photo d'illustration) - Daniel ROLAND © 2019 AFP

Une étude des autorités sanitaires françaises publiée ce mardi 19 mars s'intéresse à plus de 54.000 produits de consommation courante. Dans leur grande majorité, ils contiennent un ou plusieurs ingrédients sucrants.

Qu'ont en commun des pizzas surgelées, des chips et du saucisson? Trop de gras et de sel certes, mais aussi trop de sucre. L'Agence nationale de sécurité sanitaire alimentaire nationale (Anses) a publié ce mardi 19 mars une grande étude sur le sucre dans notre alimentation. Ce rapport, dévoilé par Le Parisien, révèle que le sucre est présent dans des produits pour le moins inattendus.

Le sucre présent partout

Plats préparés, biscuits, charcuteries, glaces... Au total, 54.000 produits commercialisés entre 2008 et 2020 ont vu leurs étiquettes passées au crible. Le constat est sans appel: "trois quarts des produits contiennent au moins un ingrédient sucrant ou vecteur de goût sucré".

Il peut s'agir de saccharose, dit "sucre de table", mais aussi d'édulcorants, de glucose ou encore de caramel. Souvent, les produits - qu'ils soient sucrés ou salés - en contiennent même plusieurs.

"Cette étude ne s’est pas penchée sur les quantités utilisées car elles sont rarement indiquées sur les emballages", précise toutefois Julie Gauvreau-Béziat, cheffe de l’unité observatoire des aliments à l'Anses.

Les enfants exposés à des risques

Les produits destinés aux plus jeunes n'échappent pas à la frénésie sucrée, bien au contraire. Les céréales, les jus de fruits, les "aliments infantiles de diversification" ou encore les compotes font également partie des aliments épinglés.

Comme l'indiquaient les autorités sanitaires dans leur dernier avis (paru en 2019), "les enfants de 4 à 7 ans ne devraient pas dépasser 60 g/j, or c’est le cas de 75% d’entre eux, et 60% des 8 à 12 ans dépassent la valeur seuil définie pour eux de 75 g/j".

Chez l'adulte, il est recommandé de ne pas dépasser les 100 grammes journaliers, un seuil que ne respectent pas 20 à 25% des Français. Les effets délétères du produit sur notre organisme, lors d'une consommation déraisonnée, sont pourtant bien connus. Diabète, obésité voire même caries sont des risques bien connus.

Sans oublier que ces troubles peuvent en entraîner un autre, notamment le risque associé de cancer.

L'ingrédient magique

Si le sucre est si mauvais pour nous... Pourquoi en mettre partout? Les raisons sont aussi nombreuses que variées. D'abord car notre cerveau en raffole et nous demande d'en consommer toujours plus.

"Le ­sucre présente un ­potentiel addictif aussi important que l’alcool ou la cocaïne", indiquait en 2019 au Figaro Serge Ahmed, directeur de recherche au CNRS.

La consommation de la petite poudre blanche s'inscrit comme une habitude et entraîne des "modifications biologiques durables dans le cerveau", soulignait encore ce chercheur.

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Mais, outre leur aspect addictif, les sucres ont d'autres avantages techniques. Comme l'explique l'Anses, le dextrose est par exemple utilisée dans les produits de snacking, les plats surgelés ou encore dans la charcuterie comme agent texturant.

"(L'ingrédient, NDLR) est notamment utilisé dans un but de conservation: il peut se fixer à des molécules d’eau, empêchant que ces dernières soient utilisées par les micro-organismes pour se développer", souligne l'agence.

Enfin, les sucres peuvent tout simplement être utilisés comme correcteurs de goût. "Dans les ratatouilles en boîte, le sucre est utilisé pour contrebalancer l’acidité des tomates", explique au Parisien Julie Gauvrea-Béziat, la responsable de l'observatoire. Un ingrédient pas cher, utile, addictif... Les industriels ne s'en privent pas.

Tom Kerkour