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Sam Bankman-Fried entendu par les Bahamas en vue de son extradition vers les Etats-Unis

L'ancien patron de FTX est actuellement interrogé par un magistrat aux Bahamas, sur sa décision de se faire finalement extrader vers les Etats-Unis.

L'ex-patron de la plateforme d'échange de cryptomonnaies FTX, va être entendu lundi par un magistrat aux Bahamas, où il est détenu, ayant finalement accepté d'être extradé vers les Etats-Unis quand il s'y opposait auparavant, selon des médias locaux et américains.

Extradé vers les Etats-Unis

"SBF" est arrivé au tribunal peu après 10H00 (15H00 heure française), selon des images de la télévision locale, à bord d'un fourgon noir des services pénitentiaires, et vêtu d'un costume sombre, l'audition devant débuter vers 11H00 (16H00 heure française). Il est accusé de fraude par la justice américaine, et aurait accepté d'être extradé vers les Etats-Unis. Il avait fait savoir, auparavant, qu'il pourrait s'opposer à un retour sur le sol américain.

Il avait été inculpé mardi pour avoir escroqué les clients et les investisseurs qui avaient placé leur argent dans ses sociétés FTX et Alameda. La justice américaine souhaite le juger pour huit chefs d'inculpation, dont fraude par voie électronique, blanchiment d'argent et violation des lois électorales.

Il est accusé d'avoir, dès les débuts de FTX en 2019, utilisé l'argent déposé par les clients souhaitant spéculer sur les cryptomonnaies pour financer l'activité -- et les paris risqués -- de sa société de courtage et d'investissement Alameda. Il lui est aussi reproché d'avoir menti aux financiers ayant prêté de l'argent à Alameda sur la santé financière réelle de l'entreprise et aux investisseurs de FTX.
Il a enfin utilisé de l'argent "volé" à ses clients pour verser des dizaines de millions de dollars à des responsables politiques, démocrates comme républicains, et ainsi tenter "d'acheter de l'influence" à Washington, selon le procureur fédéral de New York, Damian Williams.

Les régulateurs des marchés financiers ont déposé en parallèle des plaintes au civil contre l'ancien prodige de la finance. Le gendarme boursier lui reproche d'avoir menti aux investisseurs sur les liens entre ses deux compagnies et d'avoir utilisé l'argent de ses clients pour faire "des investissements risqués, des achats immobiliers somptueux et des dons politiques importants".

L'agence en charge des produits dérivés (CFTC) l'accuse pour sa part de fraude et de fausses déclarations. La plateforme était pourtant valorisée à 32 milliards de dollars en début d'année, et SBF était considéré comme l'étoile montante des cryptomonnaies.

Pauline Armandet avec AFP