Binance veut devenir une plateforme crypto reconnue en France

Pour y parvenir, le géant mondial des cryptomonnaies attend d'obtenir un enregistrement auprès du régulateur français.

Binance veut jouer dans la cour des grands. La société "a grandi extrêmement vite mais elle reste une start-up qui a quatre ans", confie David Princay, le directeur général de Binance France, en marge de la Paris Blockchain Week Summit. "Nous devons passer de cette étape de start-up à une institution financière" ajoute ce dernier. Pour y arriver, Binance attend d’obtenir l’agrément PSAN (prestataire de services sur actifs numériques) délivré par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF).

Cet agrément, que Binance a demandé en décembre 2020 et qui a été délivré à plus de 30 acteurs par l’AMF, ferait entrer le groupe chinois dans l'univers des plateformes régulées. En outre, Binance pourra adopter une vraie stratégie marketing à destination des clients français. Le géant des cryptomonnaies a notamment ouvert des bureaux à Montrouge en novembre dernier et compte ouvrir un espace de 400 mètres carrés en plein centre de Paris d'ici l'été.

"Beaucoup d'utilisateurs français viennent dans nos services pour découvrir Binance sans que l’on fasse du marketing. Là, nous avons un vrai travail d’éducation à avoir avec les utilisateurs. Il est important que les utilisateurs qui découvrent la blockchain et qui apprennent à maîtriser leurs finances comprennent ce qu’ils font. Il faut qu’ils le fassent de manière assez sécurisé", confie David Princay.

90 millions de clients dans le monde

Alors que Binance revendique 90 millions de clients dans le monde, la société ne communique ni sur son nombre de clients français, ni sur ses ambitions à plus long terme.

Une fois l’agrément en poche, tous les services de Binance, à l’instar du trading de cryptomonnaies, seront proposés aux utilisateurs français. "On ne fait pas de distinguo, il est important d’avoir l’ensemble des services de Binance sur le site de Binance France. Avoir accès à toutes ces fonctionnalités, c’est décisif pour la France. Mon but est autant de développer Binance que de développer l’écosystème français", indique son patron en France.

Par ailleurs, au-delà d’une clientèle de particuliers, Binance visera également une clientèle plus institutionnelle. Son patron reste par ailleurs optimiste face à la concurrence, alors que de nombreux acteurs français montent en puissance, à l'instar de la plateforme d'échanges Coinhouse. "Nous avons beaucoup de parts de marché, et les acteurs à côté de nous ont déjà une part de marché beaucoup moins importante que nous. Par ailleurs, beaucoup d’acteurs utilisent nos services en marque blanche pour les apporter à leurs utilisateurs", indique David Princay. Ce dernier espère par ailleurs passer de 8% de détenteurs de cryptomonnaies dans le monde à plus de 20% dans les deux prochaines années.

Alors que le processus d'agrément est toujours en cours, le logo de Binance ainsi que sa volonté de faire de l'éducation financière était affichés en grand sur le bâtiment du Palais Brongniat où se tenait la Paris Blockchain Week Summit hier et ce mercredi, au grand étonnement de Claire Balva, directrice blockchains et cryptos chez KPMG France.

Pauline Armandet