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Poissonnier, buraliste, chauffeur de taxi: ces Français qui acceptent désormais les cryptomonnaies

L’essor de l’e-commerce et le développement de nouvelles méthodes de paiement électronique ont bouleversé la donne sur ce marché.

L’essor de l’e-commerce et le développement de nouvelles méthodes de paiement électronique ont bouleversé la donne sur ce marché. - Stéphanne Danna-AFP

INFO BFM Crypto- La démocratisation des paiements en cryptomonnaies ne s'opère pas qu'à Paris. À travers la France, des commerces de proximité ont décidé de sauter le pas.

Certains commerçants français n'ont pas attendu l'alliance entre le géant Binance et Ingenico pour accepter le paiement en cryptomonnaies. En l'espace de quelques mois, la fintech Lyzi a offert cette possibilité à certains acteurs, du centre commercial Beaugrenelle en passant, plus récemment, par la pharmacie Bergère, deux enseignes situées à Paris.

Mais les cryptomonnaies, de par leur nature décentralisée, ne se cantonnent pas qu'à la capitale. Quelques commerçants des quatre coins de la France ont décidé de se lancer dans l'aventure avec la solution Lyzi. C'est le cas de la poissonnerie La Paysanne des Mers basée à Calais. "Le nombre croissant de nos clients requiert le développement de nos offres de paiement pour répondre à de nouveaux besoins", a expliqué son fondateur Jean-Christian Giroux. Même son de cloche du côté de la boucherie Maison Berdah située à Levallois-Perret (92).

"Solution d'avenir"

D'autres types de commerces s'y mettent, à l'instar des deux bureaux de tabac Tête d'Or à Lyon (32 rue tête d’or) et Le Mistral à Cannes. "Après avoir vu que le paiement en cryptomonnaies était possible en pharmacie j’ai réalisé que c’était totalement légitime pour moi de proposer aussi cette solution à mes clients", considère le buraliste de Cannes, Jean-Philippe Natta. De même, payer son taxi en cryptomonnaies sera possible avec la compagnie la société de chauffeurs VTC TB Driver. "Les cryptomonnaies seront courantes dans un futur proche, cela me permet de prendre un temps d’avance et ainsi d’attirer une nouvelle clientèle en demande de ces solutions", pense son dirigeant Terry Babai.

Enfin, pour celles et ceux qui aiment le sport, le studio AikaPilates à Toulouse accepte aussi les cryptomonnaies. C'est une "solution d’avenir, qui sera, j’en suis sûre, adoptée de façon exponentielle par tous. C’est pourquoi je veux le proposer dès maintenant à mes clients, j’aime être avant-gardiste", glisse sa fondatrice Aïka Suleimenova.

A ce jour, il reste complexe d'utiliser les cryptomonnaies pour payer des services du quotidien. Mais Lyzi entend résoudre cette problématique en proposant une application qui réalise une réversion en "devise locale directement sur le compte du professionnel". Comment fonctionne Lyzi? Sur son site web, il est précisé qu'il faut "indique(r) le montant en euros sur l’application, l’équivalence en cryptomonnaie s’affiche sur l’écran et génère un QR code. Le commerçant partenaire n’a qu’à scanner le QR code pour valider la transaction et être payé en euros".

Le bitcoin, monnaie de "dernier recours"

Si le paiement en cryptomonnaies se développe en France, tous les membres de la communauté crypto ne partagent pas un tel enthousiasme. Ainsi, certains bitcoiners maximalistes considèrent que la cryptomonnaie bitcoin n'a pas vocation à être utilisée pour réaliser une transaction classique, comme celle de payer une baguette de pain.

"Bitcoin est construit pour être une monnaie de dernier recours. J’entends par là que le bitcoin s’adresse surtout aux personnes qui sont dans l’incapacité de réaliser certaines transactions. Ceux qui n’ont pas de compte bancaire. Ceux qui ne peuvent pas faire des paiements en ligne. Dans les faits, Bitcoin n'est pas, ou vraiment très peu, utilisé pour le marché noir, qui utilise majoritairement le cash", a déclaré lundi le maximaliste Kevin Loaec dans un long entretien sur BFM Crypto.

Pauline Armandet