Le géant PayPal fait un flop avec son stablecoin

Lancé début août, le stablecoin de PayPal, baptisé PayPal USD, peine à intéresser les investisseurs.

PayPal, le géant des paiements, s'était lancé en fanfare dans le domaine des cryptomonnaies il y a quelques semaines. La société a mis en circulation début août son propre stablecoin, baptisé PayPal USD (PYUSD), garanti par des dépôts en dollars américains et des bons du Trésor américain à court terme.

Mais son projet maison est en train de faire un flop. En effet, les investisseurs ne se bousculent pas au portillon pour en acquérir. Pour rappel, un "stablecoin" (ou cryptomonnaie stable) est un actif numérique qui est arrimé à une monnaie fiduciaire, comme l'euro ou le dollar, mais il peut aussi être adossé à d'autres actifs, comme l'or –c'est ce qu'on appelle le sous-jacent du stablecoin. Lorsque le cours du sous-jacent varie à la hausse ou à la baisse, la valeur du stablecoin doit s'aligner sur ce dernier.

90% de l'offre toujours dans les wallets d'origine

Ici, le stablecoin de PayPal peut être acheté ou vendu à un taux de 1 dollar pour 1 PayPal USD. Or, d'après les données de la société spécialisée Nansen, 90% des 43 millions de dollars de PYUSD qui ont été émis par la société Paxos (partenaire de PayPal) sont restés dans leurs portefeuilles cryptos (wallets) d’origine. Ce stablecoin devait fluidifier les transactions, alimenter sa transition vers le monde crypto tout en garantissant de la stabilité. Mais à ce stade, il n'intéresse pas grand monde. Il circule aussi très peu sur les plateformes d'échanges de cryptomonnaies.

Selon certains experts, ce stablecoin a du mal à déloger les deux très gros stablecoins du marché, que sont l’USDT de Tether et l’USDC de Circle, qui totalisent un peu plus de 100 milliards de dollars de capitalisation. Là, avec 43 millions de dollars de capitalisation au départ pour le PYUSD, le projet démarre lentement. De même, il y a un environnement réglementaire en constante évolution qui a dû refroidir les investisseurs, surtout après l’effondrement de l'écosystème Terra Luna, qui avait perturbé tout le marché des stablecoins en mai dernier.

Antoine Larigaudrie