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Ethereum réussit un test majeur vers sa fusion: que s'est-il passé?

Mercredi, les développeurs d'Ethereum ont réussi un test consistant à faire passer l'une de ses blockchains d'un système de preuve de travail à un système de preuve d'enjeu.

Le passage d’Ethereum vers Ethereum 2.0 avance bien. Mercredi, un test fortement attendu par la communauté d’Ethereum a été réussi. Concrètement, les développeurs d’Ethereum ont fait passer la blockchain Ropnstet d'Ethereum du système dit de "proof of work" (Pow) à celui de "proof of stake" (PoS).

Le fondateur d’Ethereum, Vitalik Buterin, a retweeté un tweet de la société spécialisée Etherchain, annonçant l'information.

Ce test s'inscrit dans le cadre d'une mise à jour majeure de la blockchain Ethereum, baptisée The Merge, qui devrait avoir lieu au mois d'août. Cette fusion consiste pour Ethereum, à passer d'un processus de validation et de minage dit de PoW à celui de PoS. Un pas de géant vers un tout autre système.

La différence entre le "Proof of Work" et "Proof of Stake"

Pour rappel, le "proof of work" (ou preuve de travail) est un système qui vise à sécuriser de nombreuses blockchains, notamment Bitcoin et Ethereum, grâce à des mineurs (personne ou groupe de personnes) qui utilisent la puissance de calcul d'ordinateurs pour valider des transactions et générer de nouveaux blocs sur une blockchain. Les mineurs les plus rapides à valider une transaction sur la blockchain Bitcoin sont récompensés en bitcoins par exemple.

De son côté, le "proof of stake" (ou preuve d’enjeu) est un système qui vise à sécuriser de nombreuses blockchains, et qui est considéré comme une alternative au PoW. Un détenteur d'une cryptomonnaie est sélectionné au hasard et doit notamment prouver qu'il possède une certaine quantité de cryptomonnaies pour obtenir le droit de valider des blocs dans le réseau afin de garantir sa sécurité. Cette méthode est moins énergivore que le PoW.

Plus de mineurs et 101.000 validateurs pour sécuriser le réseau Rospten

Revenons à ce qu'il est passé mercredi. Lancé en 2016, le Ropsten était jusqu'à présent le plus ancien "testnet" d'Ethereum. Un testnet est une blockchain alternative qui permet de réaliser des tests en évitant que les fonds des utilisateurs soient en danger. Le rôle des différentes parties prenantes (développeurs, validateurs...) à la mise à jour sur Ropsten avait été détaillé dans un post ici.

Le passage d'un système de PoW à PoS sur cette blockchain ayant été réussi, les mineurs ne peuvent donc plus miner sur ce réseau. La blockchain Ropsten n'a donc plus de mineurs mais davantage de validateurs sur son réseau: ils sont passés de 100.000 validateurs début juin à 101.000 aujourd'hui. Ces derniers ont chacun bloqué 32 ethers sur une adresse pour participer à la validation d'un bloc, impliquant que plus de 3 millions d'ether ont été déposés pour sécuriser le réseau.

"Un validateur est une entité qui participe au consensus du protocole Ethereum 2.0, en d'autres termes, un humain qui exécute un processus informatique. Ce processus propose et garantit l'ajout de nouveaux blocs à la blockchain. En d'autres termes, vous pouvez considérer un validateur comme un votant pour les nouveaux blocs. Plus un bloc reçoit de votes, plus il est susceptible d'être ajouté à la chaîne. Il est important de noter que le vote d'un validateur est pondéré par le montant qu'il a engagé", explique Ethereum sur son blog.

A la suite de cette mise à jour sur Ropsten, "les validateurs qui sécurisent maintenant le réseau grâce à la preuve d'enjeu (PoS) ont commencé à fonctionner et créer les nouveaux blocs de transactions qui étaient anciennement créés par les mineurs via la preuve de travail (PoW)", explique le fondateur du média spécialisé Au Coin du Bloc, qui préfère rester anonyme.

D'autres tests avant la fusion principale The Merge

Ce passage du système PoW à PoS sur la blockchain Ropsten mérite encore d'être scruté de près. "La fusion fonctionnant bien pendant 6 heures n'est pas une preuve de succès complet", a déclaré Vitalik Buterin mercredi indiquant que des problèmes pourraient être identifiée au cours des prochaines semaines.

Par exemple, pendant le test, l'un des développeurs d'Ethereum, Tim Beiko, a identifié un problème de blocs manquants.

"Aujourd'hui, on peut pas encore dire que le passage est réussi, il faut un peu de temps afin de voir comment le réseau réagit et si tout fonctionne correctement. Néanmoins, on peut dire que le déploiement s'est correctement passée, ce qui est une très bonne nouvelle", estime le fondateur de Au Coin du Bloc.

Les développeurs feront ainsi les même mises à jour que sur Ropsten sur deux autres testnets au cours des prochaines semaines: Sepolia et Goerli. Si les mises à jour réussissent également, cela permettra de réaliser la grande mise à jour du mois d'août sur la blockchain principale Ethereum, qui passerait d'un système de PoW à PoS.

Dans une note publiée en mai sur le site d'Ethereum, les développeurs affirment que la blockchain fusionnée consommera 99,95 % d'énergie en moins après sa transition. Cette fusion entraînera par ailleurs des nouveautés sur la blockchain, puisqu'il ne sera plus possible de miner. Les validateurs autont en charge la validation du réseau principal.

Par ailleurs, cette fusion devrait réduire l’émission d’ethers en circulation, ce qui impliquerait qu'avec une quantité limitée, la demande d'ether pourrait être plus élevée. En effet, à l'inverse du bitcoin qui est émis en quantité limitée (21 millions de bitcoins à terme au maximum), il n'y a pas de telle limite pour l'ether.

Pauline Armandet