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Spécialiste des paiements instantanés, la société crypto française Fipto lève 15 millions d'euros

Lancée en mars 2022, Fipto veut devenir un acteur incontournable pour les sociétés du web 3 et des paiements. Elle réalise sa première levée de fonds auprès de Serena et Motier Ventures.

C’est un nouvel acteur qui compte bien s'imposer dans l'écosystème crypto français. Fipto (anciennement Numias France) annonce ce jeudi une levée de fonds de 15 millions d’euros auprès de Serena et Motier Ventures. D'autres investissseurs ont participé à la levée de fonds, mais leurs noms n'ont pas été dévoilés. Cette première levée de fonds pour l'entreprise française s'inscrit à contre-courant du faible intérêt des investisseurs à l'égard des start-up cryptos depuis deux ans.

Pour rappel, le marché des cryptomonnaies a vécu de nombreux bouleversements en 2022, de l'effondrement de l'écosystème Terra Luna à la chute de FTX. Le marché des cryptomonnaies reste dans un cycle baissier ("bear market"), refroidissant l'intérêt des investisseurs. "Aujourd’hui, si les investisseurs sont frileux sur certains secteurs ils restent confiants dans la technologie blockchain", a déclaré à BFM Crypto Patrick Mollard, patron et co-fondateur de Fipto.

"Nous venons des paiements et nous sommes convaincus du potentiel des services financiers basés sur la blockchain: du paiement aux crédits, en passant par les dépôts. Notre mission c’est de faciliter l'accès à ces nouveaux services financiers par les entreprises et ce en toute conformité", précise-t-il.

"Simplifier les transactions"

Lancée en mars 2022, la société utilise la blockchain pour permettre aux entreprises d’effectuer des paiements instantanés à l'international et dans n'importe quelle devise (monnaie traditionnelle comme cryptomonnaies). Fipto fait partie des 90 PSAN (prestataire de services sur actifs numériques) enregistrés auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF). Cela lui permet de proposer deux types de services cryptos en France: la conservation d’actifs numériques et l’échange d’actifs numériques contre d’autres actifs numériques.

Le paiement en monnaies numériques "permet de simplifier les transactions à l’international. Certaines transactions peuvent prendre plusieurs jours pour s’exécuter, sont difficilement traçables et peuvent être coûteuses car elles impliquent de nombreux intermédiaires", indique Patrick Mollard.

La société, qui compte 30 salariés en France et en Belgique, a été fondée par des anciens cadres de la finance traditionnelle, Patrick Mollard, Grégoire Andrieu et Bertrand Godin. Valentin Hautefeuille, un ancien de chez Coinhouse, la bourse crypto française, fait aussi partie de l'aventure. La start-up, qui vise les sociétés dans l'univers du Web 3 et des paiements, compte 10 entreprises clientes. "Nous voulons être les pionniers d’un nouveau rail de paiement pour les entreprises", glisse Patrick Mollard. Après la France, la société a également des ambitions à l'international, en particulier en Europe et aux Etats-Unis.

Pauline Armandet